<p>Contributeurs: Alain Badiou, Claude Calame, Étienne Balibar, Frédéric Lordon, Kostas Vergopoulos, Dimitris Vergetis, Stavros Tombazos, Michael-Matsas Savas, Enzo Traverso, Livio Boni, Manuel Cruz, Amador Fernández-Savater, Cristina Semblano, Elisabeth Gauthier, Frieder Otto Wolf, Maria Kakogianni, Vicky Skoumbi, Michel Surya
<p>
La crise qui sévit en Europe, qu’on appelle communément « crise de la dette », est l’occasion d’instaurer un nouveau modèle – ultralibéral – de société, où le marché dictera sa loi dans tous les domaines de la société. La Grèce en est devenue le laboratoire où se met d’ores et déjà en place ce changement de paradigme, seul susceptible de satisfaire aux exigences du fondamentalisme néolibéral. On ne peut pas en douter, en effet : le modèle, expérimenté actuellement sur le sol hellénique, s’étendra sans tarder à toute une partie de l’Europe. Partout, ce sera une même société réduisant ses services publics, son droit du travail, mettant délibérément en place de nouvelles formes de paupérisation et de précarisation – le tout au moyen des restrictions de la vie démocratique qui le permettront. C’est le point de départ de ce nouveau numéro (international) de Lignes, né dans la suite de l’appel « Sauvons la Grèce de ses sauveurs » dont le retentissement a été considérable, qui se propose de questionner ce tournant dont les enjeux sont majeurs : l’avenir de la démocratie et le sort de l’Europe et de ses résidents – immigrés compris.</p>
<p>
De quelques thèmes propres constituer autant d’axes de la réflexion rendue nécessaire par la situation présente :</p>
1. Nouvelles formes parlementaires de régimes d’exception ; </br> 2. Passage du modèle libéral à un néolibéralisme radical : le paradigme grec ;</Br> 3. Émergence de nouvelles formes de solidarité et de résistance ;</Br> 4. Le tournant du biopouvoir en Occident : créations et traitements de populations considérées comme « superflues » ; </Br> 5. Analyse critique des discours dominants sur la crise en Grèce et en Europe : comment trouver les mots justes pour contrer la rhétorique ultralibérale de la peur et de la désinformation ; </Br> 6. Dissolution du jeu électoral traditionnel et recomposition du paysage politique au-delà du bipartisme classique et de sa fiction d’alternance. </Br>
SOMMAIRE :</Br>
<p> Présentation suivi de l’appel « Sauvons la Grèce de ses sauveurs »</p>
<p>Claude Calame, Les marchés financiers et le politique : l’anthropologie néolibérale contre la Grèce et l’Europe </p>
<p>Alain Badiou, La Grèce, les nouvelles pratiques impériales et la ré-invention de la politique </p>
<p>Étienne Balibar, De la crise grecque à la refondation de l’Europe ?</p>
<p> Frédéric Lordon, Euro, terminus ?</p>
<p>Dimitris Vergetis, Les nouveaux noms séparateurs du biopouvoir et les populations superflues</p>
<p>Kostas Vergopoulos, L’Europe s’installe dans la spéculation</p>
<p>Stavros Tombazos, L’esprit et les fétiches. Réflexions sur la situation grecque</p>
<p>Savas Michael-Matsas, Grèce générale</p>
<p>Enzo Traverso, Le comité d’affaires de la bourgeoisie. L’Italie de Mario Monti</p>
<p>Livio Boni, Mois d’aplomb en Italiew</p>
<p> Manuel Cruz, Le monstre vorace où nous habitons
<p>Amador Fernández-Savater, Le 15-M et la crise de la culture consensuelle en Espagne</p>
<p>Cristina Semblano, Le Portugal à l’heure de la troïka ou l’élève modèle de la Grèce</p>
<p>Élisabeth Gauthier, Europe : risques existentiels ; nouveaux défis politiques</p>
<p>Frieder Otto Wolf, Pourquoi il faut sauver le peuple Grec de ses sauveurs. Perspectives d’une alternative au sein de la grande crise</p>
<p>Maria Kakogianni, Crises du capitalisme, crises du libéralisme, et le parti fasciste</p>
<p>Vicky Skoumbi, Réécrire le vocabulaire de la crise</p>
<p>
Textes réunis par Vicky Skoumbi & Michel Surya</p>