L’été 2010 a marqué un tournant dans le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Lien martelé entre immigration et insécurité, remise en cause des naturalisations de « Français d’origine étrangère », présomption de délinquance pour les jeunes nés en France de parents étrangers, etc. Cette avalanche, qui a sali l’image de la France et défiguré la République, n’est pas qu’une récupération de l’électorat d’extrême droite après l’échec des régionales de mars 2010. Elle tente une diversion face au rejet d’une politique ouvertement favorable aux plus hauts revenus en pleine crise sociale.
La LDH s’interroge dans ce livre sur ce qui est précisément défiguré, et qui fait de la République bien plus qu’une simple étiquette constitutionnelle. Elle dénonce la dérive vers une véritable xénophobie d’État, de lois anti-étrangers en chasse aux sans-papiers. Elle pointe l’ethnicisation croissante du politique, le président de la République lui-même rendant des groupes ethniques responsables de l’insécurité qu’il met en scène. Elle situe ces provocations dangereuses dans un contexte de fragmentation sociale et d’accroissement des inégalités qu’encouragent les politiques actuelles. Elle caractérise enfin l’exacerbation d’un système monarchique dans lequel il n’y a pas plus de place pour des débats politiques réellement contradictoires que pour la séparation des pouvoirs.
Pour la LDH, il y a donc urgence à reconstruire la République « laïque, démocratique et sociale » que proclame toujours l’article 1er de la Constitution.
120 pages
edition : avril 2011