Le sujet du féminisme est-il blanc? Femmes racisées et recherche féministe

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Sous la direction de Naïma Hamrouni et Chantal Maillé À l’automne 2013, au moment de la controversée Charte des valeurs visant à interdire aux fonctionnaires le port de signes religieux dits ostentatoires, des femmes et des féministes se sont organisées. Pendant que certaines se regroupaient sous des bannières faisant de la laïcité la seule garante de l’égalité des sexes, des féministes se sont saisies d’espaces de parole alternatifs pour dénoncer le déni des droits fondamentaux et la stigmatisation des femmes issues de minorités. Si l’analyse des intersections entre racisme et sexisme fait partie intégrante du champ des études féministes depuis la fin des années 1960, le contexte politique récent ramène à l’avant-plan ces questions difficiles et nous force à les revoir sous un éclairage nouveau. Qui est le sujet-femme dont parle le féminisme? Qui fait partie de ce «Nous» et quelles femmes en sont implicitement tenues à la marge? Est-ce que les revendications au cœur du féminisme actuel représentent bien les préoccupations profondes des femmes minorisées, racisées? Compte tenu de l’effervescence que connaît le féminisme ces derniers temps, il était devenu incontournable de rassembler dans un même ouvrage ces réflexions sur le thème des femmes racisées, une première dans le monde francophone. Avec des textes de Leïla Benhadjoudja, Sonia Ben Soltane, Ryoa Chung, Julie Cunningham, Naïma Hamrouni, Gaëlle Kingué Élonguélé, Chantal Maillé, Ida Ngueng Feze, Geneviève Pagé, Sandrine Ricci, Karine Rosso et Diahara Traoré. Avec la participation de Alia Al-Saji, Alexa Conradi, Viviane Michel, Maria Nengeh Mensah et Geneviève Rail. - Naïma Hamrouni est docteure en philosophie et professeure suppléante au Département de science politique de l’Université Laval. S’inscrivant dans le champ de la philosophie politique féministe, elle s'intéresse à la conceptualisation des injustices vécues par les femmes dans la famille et sur le marché du travail, ainsi qu’aux principes normatifs qui orientent les politiques publiques en matière d’égalité des sexes. Elle a publié des articles sur la division genrée du travail, la division du travail de care entre les femmes sur le plan mondial, la non-reconnaissance du travail traditionnellement féminin, et les théories du care. - Chantal Maillé est professeure titulaire à l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia. Ses travaux de recherche sur les politiques féministes et les mouvements de femmes sont au confluent de plusieurs influences disciplinaires. Elle a publié récemment des textes sur les féminismes transnationaux, la francophonie et les théories postcoloniales. Elle s’intéresse également aux liens entre cultures politiques et théories féministes, et plus particulièrement au statut des théories postcoloniales au Québec. Son projet de recherche actuel porte sur les nouvelles compréhensions des questions de différence dans les féminismes de la francophonie. - édition : novembre 2015