Dardot et Laval : Marx, prénom Karl

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34,90 €

ARTICLE TIRE DE LA REVUE "ALTERNATIVES ECONOMIQUES" : </br>
Près de 800 pages densément remplies et écrites sans complaisance de style, de quoi occuper deux bons mois d'un lecteur pourtant bien frotté de marxisme. Mais nos deux auteurs sont réputés sérieux et capables de surprendre. Plutôt que de remettre à plus tard, il fallait donc s'y lancer.</br>

Le premier chapitre (76 pages) nous présente un Marx bien différent du génie statufié qui aurait inauguré une nouvelle ère de la pensée. Il va chercher ses idées et ses concepts chez les socialistes utopiques, Saint-Simon en particulier, voire chez Victor Considérant, disciple et vulgarisateur de Charles Fourier. Le concept de " plus-value " (les auteurs, ils s'en expliquent, préférant utiliser le terme anglais surplus value) ? Tiré de William Thompson, un proche de Richard Owen. Marx, au fond, a fait son miel comme tout le monde, de la production des autres.</br>

Même surprise avec le troisième chapitre : le concept de lutte des classes est bien antérieur à Marx (on y retrouve l'influence de Saint-Simon, mais aussi celle d'un proche de François Guizot, Augustin Thierry). Et si Marx en fait le moteur de l'histoire, il ne prétend pas qu'elle débouche un jour sur une société pacifiée. De ces deux chapitres savants et argumentés, il ressort à l'évidence que Karl et le marxisme font deux, que le premier fut plus humain et en proie à plus d'influences et de doutes que le second. Cela me suffit à estimer que ce livre d'histoire de la pensée de Marx et non d'historiographie marxiste, est important et salubre, dussent les adorateurs s'en offusquer.</br>
830 pages</p>
édition : février 2012