Meillassoux : Femmes, greniers et capitaux

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24,00 €

Article de Jean Copans tiré du site "Cahiers d'Etudes Africaines" :

C’est au milieu des années 1970 qu’il synthétise le plus clairement ses principes théoriques. En 1975, paraît en effet son ouvrage fondamental, Femmes, greniers et capitaux, qui examine d’une part les logiques du mode de production domestique et de l’autre les effets de sa surexploitation par le système impérialiste (Meillassoux 1975). De l’aveu même de son éditeur, F. Maspero, l’ouvrage est un best-seller et comportera plusieurs rééditions à l’époque. Cet ouvrage ne fait que poursuivre et développer les idées pionnières de l’article de 1960 et de leur explicitation dans Anthropologie économique des Gouro. La relecture de ces textes par les autres anthropologues marxistes français leur ont assigné une qualité quasiment biblique. Le commentaire le plus fameux, et qui à lui seul symbolise cette réception des idées de Meillassoux, est celui de E. Terray (1969) qui constitue l’un des deux textes de Le marxisme devant les sociétés « primitives » : « Le matérialisme historique devant les sociétés segmentaires et lignagères ». Cette réinterprétation althusserienne confirme, malgré les désaccords mis à jour, la portée historique de l’intrusion du marxisme de Meillassoux dans l’anthropologie.

La communauté domestique, selon C. Meillassoux, est le premier mode de production qui assure, au sein même de la mécanique des rapports de production, la dialectique de la reproduction sociale (et par-là même démographique) d’une société humaine. C’est cette vertu que les modes de production ultérieurs, et notamment le mode capitaliste, utiliseront à leur propre profit, en exploitant en quelque sorte deux fois (en surexploitant) la force de travail originaire de la communauté domestique. Un débat secondaire s’enclenchera sur la réalité de l’existence ou non de classes sociales dans ce mode de production.
255 pages
édition : décembre 2005