Dans ce livre publié à Beyrouth en 1986, Mahdi Amil (Hassan Hamdan) examine une série d'écrits consacrés au système politico-confessionnel libanais et relevant, sous des formes diverses, de l'idéologie du «confessionnalisme ». Selon cette idéologie, le caractère confessionnel de l'état libanais serait l'expression nécessaire d'une réalité socio-historique incontournable - celle d'une société divisée en plusieurs communautés confessionnelles, chacune d'elles étant dotée d'une conscience collective propre.
Une discussion serrée conduit l'auteur à avancer une conception tout autre : si le conflit libanais revêt la forme d'un affrontement confessionnel, c'est pour autant que les communautés confessionnelles ont été érigées en institutions politiques. Le système qui en résulte tend à priver les classes laborieuses de toute expression politique ; mais il est entré dans une crise profonde dont la solution, selon Mahdi Amil, ne peut être qu'une réforme démocratique nationale impliquant le dépassement du confessionnalisme.
Indépendamment du jugement qu'on peut porter sur les conclusions propres à l'auteur, on sera sensible à l'intérêt de ses analyses : à l'heure de la montée des intégrismes, où libanisation est devenu un mot courant du vocabulaire politique, la question traitée ici en profondeur dans le champ singulier de la crise libanaise est assurément d'une très grande portée.
Né en 1936 dans un village du Sud-Liban, Hassan Hamdan a fait des études de philosophie à la Faculté des Lettres de Lyon. Devenu professeur à l'Université libanaise de Beyrouth, il a publié sous le pseudonyme de Mahdi Amil, une série d'ouvrages principalement consacrés à la théorie politique et à la critique philosophique. Son engagement actif pour un Liban démocrtatique, laique, uni et indépendant lui a couté la vie : il a été assassiné à Beyrouth le 18 mai 19787. L'audience de son oeuvre s'étend aujourd'hui à l'ensemble du monde arabe.
290 pages
édition : septembre 1996