La "carte rouge" de l'Amérique latine

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18,50 €
En Amérique latine, les années 1960 furent celles des mouvements de lutte armée inspirés par la révolution cubaine, les années 1970 celles des dictatures, les années 1980 celles des « transitions démocratiques », les années 1990 celles des réformes néolibérales en régime démocratique, le début du XXIe siècle est celui du « tournant à gauche ». Depuis la victoire électorale d’Hugo Chávez au Venezuela en 1998, le Brésil et l’Uruguay ont vu l’arrivée au pouvoir de forces politiques de gauche, la Bolivie et l’Equateur l’apparition de nouveaux mouvements alliés à d’anciennes forces de gauche, l’Argentine le réaménagement interne de mouvements nationaux-populaires dont les courants « de gauche » ont pris le contrôle. Au Mexique et en Colombie, les forces politiques de gauche, bien qu’elles aient perdu les élections présidentielles, sont restées au pouvoir dans les grandes villes et notamment dans les capitales. Ce paysage politique contrasté conduit à s’interroger sur l’apparente unité d’un « tournant à gauche » qui repose, en fait, sur des processus divers, sinon contradictoires, en fonction des configurations historiques, sociales et politiques nationales. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage rendent compte de la complexité de ce « tournant à gauche ». Toutes tentent d’élucider ses conditions de possibilité, toutes invalident les visions enchantées qui occultent les contradictions et les ambiguïtés de ce basculement à gauche. La controverse est d’autant plus cruciale que les gauches latino-américaines sont devenues un site privilégié des luttes symboliques qui ont pour enjeu la définition des « bonnes » et des « mauvaises » formes (« populistes ») de « la gauche ». Gabriel Vommaro est enseignant-chercheur à l’Université de Général Sarmiento (Institut du Développement Humain, Département d’Etudes Politiques) d’Argentine et prépare une thèse de sociologie à l’EHESS (CSE). Il a publié plusieurs articles sur la culture et les pratiques politiques en Argentine depuis le début de la transition démocratique ainsi que sur le rapport entre les médias et la politique dans ce pays. 200 pages édition : novembre 2008