Italie
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Balestrini et Moroni : La horde d'or, la grande vague révolutionnaire, Italie 1968-1977
Livre d’histoires et d’analyses politiques, compilation de documents, tracts, chansons, articles de revues ou manifestes, témoignages à la première personne et au jour le jour d’une révolte, devenue «transformation radicale de la vie quotidienne, utopie, besoin de communisme, révolution sexuelle, lutte armée, etc. », La horde d’or est un ouvrage de grande ampleur qui parcourt l’histoire politique italienne, depuis les prémisses des années 60 jusqu’à la fin des années 70, qui verront s’exténuer les espérances et les jubilations d’une génération « outrageusement » enthousiaste. Ouvrage transgenre ou transversal, La horde d’or permet de combler un « manque d’histoire » de la fin du XXe siècle, et apporte une information de première main et de première importance sur dix années qui ébranlèrent non seulement l’Italie, mais également l’Europe, et dont l’actualité resurgit, près d’un demi-siècle plus tard, dans les mouvements et les luttes du jeune XXIe siècle, pour signifier l’inanité des réponses institutionnelles qui ont été apportées à la crise « créative, politique et existentielle » à laquelle nous sommes confrontés.
édition :février 201725,00 € -
Balzerani : Camarade Lune
Barbara Balzerani a été l'une des rares femmes membres des dirigeants des Brigades rouges. Dans l'enceinte de la prison haute sécurité où elle a été incarcérée pendant de nombreuses années, elle a eu tout loisir de réfléchir à son parcours, à ses origines, de réexaminer les réflexions politiques et les questionnements philosophiques qui l'ont conduite à un tel engagement. C'est ce qu'elle fait dans cet ouvrage incontestablement autobiographique où elle développe un style narratif extrêmement personnel qui lui permet de combiner monologue intérieur, introspection et analyse affûtée et lucide du contexte politique agité des années 70. Un portrait de femme juste, bouleversant et poétique en même temps qu'un témoignage de l'intérieur de la période des années de plomb, qui a radicalement changé l'histoire de l'Italie contemporaine.
edition : août 201910,00 € -
Balzerani Barbara : Laisse la mer entrer
Le XXe siècle italien vu à travers le parcours de trois générations de femmes. En mêlant sa propre trajectoire à celle de sa grand-mère et de sa mère, Barbara Balzerani dresse le portrait d’un pays marqué par des changements radicaux au fil des décennies. Qu’y a-t-il en effet de commun entre la vie paysanne, rythmée par les saisons et soumise aux aléas de la nature, l’installation en ville où le travail à l’usine est censé assurer un avenir radieux, et la propre existence de Barbara, première femme de sa famille scolarisée jusqu’à l’université, avant qu’elle s’engage aux côtés des Brigades rouges ? Dans ce récit entrecroisé et peuplé de souvenirs émus, l’autrice multiplie les hommages aux vies minuscules de ces femmes qui, à leur manière, ont su tenir et résister dans un monde souvent rude, traversé par les guerres, le fascisme et les révolutions manquées. Comme nulle autre elles ont su lui transmettre une détermination et une sagesse précieuses qui l’ont guidée à travers son existence. Nourri par la force de cette transmission, Laisse la mer entrer est un texte profondément émouvant et poétique, qui analyse avec pertinence une trajectoire historique à échelle humaine et questionne avec vigueur un avenir dans lequel le lien avec la nature redevient plus que jamais primordial.
édition : aout 202010,00 € -
Fenzi : Armes et bagages, journal des Brigades Rouges
Né le 19 février 1939 à Bardolino (Vérone), où son père combattait contre le fascisme, Enrico Fenzi a obtenu en 1962 le doctorat de littérature italienne de l’université de Gênes avec une thèse sur les Triomphes de Pétrarque. Il est devenu assistant la même année et, en 1967, professeur de la même matière. Ses travaux ont été consacrés surtout à Pétrarque et à Dante, mais ont porté aussi sur d’autres auteurs, parmi lesquels Brunetto Latini, Cavalcanti, Boccaccio, Sannazaro, Le Tasse, Leopardi, Verga et Carducci. En 1979, il a été arrêté avec sa femme Isabella pour participation à la bande armée des « Brigades rouges ». Acquitté un an après, il est entré dans la clandestinité et a été de nouveau arrêté en 1981, à Milan, en compagnie de Mario Moretti, qui était alors à la tête de l’organisation. Libéré en 1986, après s’être dissocié des Brigades, il retourne purger sa peine en 1993 et est en règle avec la justice depuis 1997. En 1990, il a officiellement quitté l’enseignement et a repris ses travaux et ses publications ; depuis la fin des années 90, il a recommencé à participer à des colloques savants et des séminaires en Italie et à l’étranger. En 2006, il a été chargé d’un enseignement à l’université autonome de Barcelone. Actuellement, il fait partie du comité scientifique de plusieurs revues, il est co-fondateur de la revue Humanistica, membre du groupe international Artes renascentes, membre de la Società Dantesca Italiana, où est en cours de publication l’ensemble de ses études dantesques, et membre d’honneur de la SEMYR (Sociedad de Estudios Medievales y Renacentistas). 325 pages édition : février 2008
25,00 € -
Laske : La mémoire du plomb
Ils vivaient à Milan. Jeunes, révoltés, marginaux, ces jeunes hommes n’avaient pas d’autre projet politique que la « vengeance prolétaire ». En quatorze mois, entre avril 1978 et juin 1979, ils ont exécuté quatre personnes et fait quatre blessés graves. Ces vengeurs ont pour la plupart purgé leurs peines, à l’exception de quelques-uns. Après son incarcération en France, puis sa fuite en 2004, Cesare Battisti – condamné à perpétuité – a finalement obtenu l’asile politique au Brésil, en 2011. Ce coupable parmi d’autres est devenu l’exemple du coupable. Malgré les remous suscités par l’affaire, le dossier judiciaire est resté confidentiel. Ce livre retrace l’histoire, criminelle tout autant que politique, de ces « Prolétaires armés », et celle de leur procès. Repentis, « dissociés », ou simples condamnés, leur mémoire reste, bien loin des légendes romantiques, marquée par le plomb, la mort et la culpabilité. L’irruption de la « doctrine Mitterrand » dans l’affaire est un autre secret. Cette politique d’accueil des réfugiés des années de plomb a été discrétionnaire, et inégalitaire. Certains fugitifs, auteurs directs d’attentats, ont été refoulés secrètement, quand d’autres étaient admis au séjour par la justice. Pour des raisons plus politiques qu’humanitaires. Aujourd’hui, les États européens sont unis dans l’action antiterroriste. Et les soldats perdus du communisme ne passent plus pour des héros. C’est pour cela peut être que Cesare Battisti plaide l’innocence. Edition : octobre 2012
27,00 € -
Lazar : L'Italie des années de plomb
L’ambition ici est de faire une histoire des années de plomb en Italie. S’il existe des témoignages d’acteurs de la période ou des ouvrages de journalistes, jusqu’ici, aucun livre d’histoire de référence sur le sujet n’est paru en France comme en Italie. Pour cela deux historiens français de renom, fins connaisseurs de l’Italie ont été sollicités et ont rassemblé les meilleurs spécialistes italiens et français afin que ce livre soit une pierre apportée au vaste chantier historiographique et mémoriel de l’Italie des années de plomb. En Italie, la période dite des années de plomb (concentrée sur les années 1970) est un objet d’histoire encore difficile à élaborer, une source d’incessants conflits mémoriels et un sujet récurrent de préoccupations quant à la perpétuation du terrorisme. La forte résilience de ce véritable traumatisme du passé explique que celui-ci continue de constituer une part du présent de ce pays. Ce livre réunit des historiens, des politistes, des sociologues, des juristes italiens et français décidés à se confronter à tous ces questionnements, à passer au crible les analyses émises jusqu’à ce jour, à revisiter les chronologies concurrentes, à faire la part entre événements et mythes fondateurs, à explorer de nouveaux fonds documentaires et d’archives et à ouvrir de nouvelles pistes de recherche. Des témoins et italiens ont aussi été sollicités, afin que leurs points de vue nourrissent la réflexion. Quatre angles d’analyse ont été privilégiés : - Saisir les raisons et les usages de la violence en la restituant dans son contexte et en examinant les formes qu’elle a empruntées jusqu’à celle de la lutte armée. - Penser et conceptualiser les années de plomb en étudiant aussi bien les propos de ceux qui en été les protagonistes que les analyses d’autres personnes, chercheurs, responsables politiques, journalistes, etc. - Étudier les innombrables représentations de cette époque qu’elles passent par les photographies, les médias, la production culturelle ou la création artistique, toutes participant aussi à forger notre manière de la considérer et de l’appréhender. Enfin, esquisser une comparaison entre les perceptions française et italienne des années de plomb afin de contribuer à dissiper les quiproquos, les malentendus et polémiques entre ces deux pays, en particulier grâce à une reconstitution tout à fait originale et inédite de la fameuse « doctrine Mitterrand » à l’origine de tant de controverses. parution avril 2010, 442 pages
26,40 € -
Lussu : La Marche sur Rome et autres lieux
Emilio Lussu (1890-1975) est l'un des grands témoins de la montée du fascisme en Italie. Député de 1921 à 1924, opposant de la première heure à Mussolini, il est déporté à Lipari, l'île prison où la dictature éloignait ses ennemis politiques. Il s'en évade de façon spectaculaire et trouve refuge en France où il publie, en 1933, La Marche sur Rome et autres lieux, un livre militant, destiné aux Français, qui raconte la prise du pouvoir par les fascistes. Cette chronique permet de saisir, avec une étonnante finesse, littéraire et politique, la réalité du fascisme quotidien. Intimidations, violences, manipulations... le fascisme se révèle dans ce livre, par petites touches, tel qu'il fut perçu par les Italiens de l'époque. Un document exceptionnel, devenu un classique de la littérature antifasciste. Témoin privilégié, poursuivant en exil sa lutte contre le pouvoir du Duce, Emilio Lussu est nommé ministre dans le gouvernement issu de la Résistance, puis dans celui dirigé par Alcide De Gasperi.
235 pages édition poche : mai 200911,90 € -
Mentasti : La "Garde Rouge" raconte
Chaque assaut du prolétariat diffère profondément de ceux qui l’ont précédé. Les révolutionnaires affrontent à chaque fois une situation nouvelle. Mais le souvenir des défaites du passé pèse évidemment de tout son poids dans la mentalité de ceux qui le mènent et joue un rôle non négligeable dans la conduite des opérations. C’est pour cela que l’étude des tentatives d’hier est indispensable à ceux qui se préparent aux convulsions de demain. Parmi ces tentatives, la dernière en date est constituée par le cycle de luttes ouvrières autonomes qui ont secoué l’Italie entre 1968 et 1979. Ce cycle est remarquable : — par sa durée (près de douze ans ) : il débute avec la fondation du Comité unitaire de base à la Pirelli de Milan, en février 1968, et s’achève à Turin, le 14 octobre 1980, lors de la « manifestation des 40 000 » cadres et employés de la FIAT venus soutenir leur employeur face à la grève en cours contre les licenciements ; — par les formes d’organisation que se sont données les ouvriers radicaux et qui leur ont permis d’impulser et de diriger les grèves et, pendant longtemps, d’être aussi influents que le PCI ; — par sa « composition de classe ». Le mouvement a touché toutes les industries (et d’abord les grandes usines de la péninsule), de la chimie à l’électronique, en passant par la métallurgie, la mécanique, et bien sûr l’automobile. Il a mis en branle toutes les catégories ouvrières, des moins qualifiées aux plus qualifiées, des techniciens (Montedison à Porto Marghera ou Sit Siemens à Milan) aux ingénieurs (IBM à Vimercate, près de Milan) ; — par la réaffirmation de la centralité de l’usine. En partant de la réalité concrète de l’exploitation, le mouvement s’est opposé au despotisme d’usine, remettant en cause la hiérarchie des salaires, les différences de traitement entre ouvriers et employés, et imposant le contrôle des rythmes de travail, jusqu’à remettre en cause le travail salarié lui-même ; — par une centralisation politique bâtie à partir des ateliers, fondée sur le refus de la délégation et la participation active du plus grand nombre ; — par sa propagation à l’extérieur de l’usine. Très rapidement, il s’est emparé des questions du logement, des transports, de l’énergie et des biens de subsistance en organisant les auto-réductions de prix et la réquisition des logements. Les groupes ouvriers se coordonnent et se centralisent par zone puis à l’échelle régionale, comme à Milan en 1977. Le mouvement italien a connu plusieurs périodes. La première, en 1968-1969, commence par les grèves à Pirelli et Borletti (Milan) et s’épanouit dans « l’automne chaud » de 1969. Elle est traversée par un vent d’optimisme, à la mesure de la consternation que provoque chez les patrons, les syndicats et les partis, le surgissement de l’initiative ouvrière autonome. Cette phase se termine le 12 décembre 1969, jour de l’attentat à la Banque de l’Agriculture de la Piazza Fontana, à Milan, qui fit 12 morts. Attentat par lequel l’Etat, ou tout au moins une fraction de son appareil, a voulu montrer sa détermination à user de tous les moyens possibles pour arrêter le mouvement. Le mouvement en Italie présente aussi cette originalité, pour l’époque, que les noyaux ouvriers se sont formés suite à l’intervention de jeunes militants extérieurs (cas de Montedison à Porto Marghera, par exemple) ou/et suite à des scissions intervenues dans les partis traditionnels : le PCI, le PSI et le PSIUP (comme à la Pirelli de Milan, par exemple). Remettant en cause les méthodes de luttes et d’organisation traditionnelles des partis et des syndicats institutionnels, les noyaux ouvriers aidés par les « extérieurs » se sont donné des outils théoriques propres. Une fois apparus au grand jour à l’occasion des luttes qu’ils ont souvent impulsées, les groupes d’usine ont en retour poussé à la création de groupes politiques nationaux *, premières tentatives de centralisation à l’échelle du pays, organisées autour de journaux d’agitation **. La deuxième période (1971-1973) se termine par l’échec de l’occupation de l’usine FIAT de Mirafiori. La troisième (1975-1977) est marquée par la fin des groupes politiques ***, le regain des comités ouvriers et l’entrée en lutte des travailleurs de plusieurs petites et moyennes entreprises des aires industrielles les plus importantes du Nord de l’Italie. C’est dans cette période que se déploie l’activité du comité ouvrier de la Magneti Marelli. Mais le contexte a changé. Il est devenu nettement moins favorable aux travailleurs. Le patronat a repris l’offensive et, progressivement, le contrôle de ses usines. La crise de 1973 l’y a aidé et lui a permis de se restructurer par les licenciements de masse, les fermetures d’usine, et le gel des salaires. A ce moment, les groupes politiques sont devenus des freins à l’autonomie ouvrière. Incapables d’incarner et d’organiser la centralisation politique du mouvement, ils se dissolvent ou changent de nature. C’est donc une nouvelle fois à partir du terrain et des organismes de base que la gauche ouvrière reprend le fil rouge de ses combats. Le centre de gravité en sera la région milanaise, la capitale industrielle italienne où existe déjà l’Assemblée autonome de l’Alfa Roméo, le CUB Pirelli, le comité de la Sit-Siemens, parmi bien d’autres organes ouvriers autonomes. Pourtant c’est le comité ouvrier de Magneti Marelli de l’usine de Crescenzago qui sera le fer de lance des comités de la région milanaise et, par-là, du pays tout entier. La vigueur et la durée du mouvement révolutionnaire italien font qu’il surpasse d’assez loin le Mai-68 français ****, même s’il est aujourd’hui calomnié, et au fond largement méconnu, y compris en Italie. Toutefois, quelques rares chercheurs et historiens tentent de le réhabiliter, et avec lui toutes les expériences d’autonomie ouvrière de l’époque. C’est dans ce cadre que s’inscrit le travail d’Emilio Mentasti. Travail difficile par son sujet même et par les sources constituées quasi exclusivement par les tracts, les brochures, les affiches de l’époque, au style souvent répétitif et hermétique, et qui, malgré les efforts des traducteurs, risque fort de rendre le texte français assez compact. Néanmoins, les grands moments de la vie du comité y sont (très) précisément narrés : les grèves pour les salaires et contre les cadences, appuyées par des cortèges qui traversent l’usine ; celles destinées à soutenir les ouvriers de la cantine ou du nettoyage ; les batailles de rue lors des chaudes journées d’avril 1975 ; l’acharnement mis à faire rentrer dans l’usine, à partir du 10 septembre 1975, tous les jours, et pendant dix mois, les membres du comité licenciés ; les affrontements autour du tribunal de Milan ; les « rondes ouvrières » organisées pour soutenir les travailleurs des petites entreprises ; les auto-réductions dans les magasins ; et enfin la manifestation du 18 mars 1977 appelée par la Coordination des comités ouvriers et qui réunit à Milan 20 000 prolétaires, soit autant que la manifestation syndicale officielle du même jour. Le comité s’est dissout progressivement en 1979, sous les coups de la répression. L’usine qui l’a vu naître, vivre et se battre a été rasée. Mais le récit de cette expérience et la réflexion à son propos seront probablement utiles et profitables à tous ceux qui savent l’inéluctabilité des combats à venir. Peut-être proches… Antoine Hasard
* Les trois groupes sont Avanguardia Operaia, fondé, en décembre 1968, autour de l’expérience des CUB milanais ; Potere Operaio, fondé, en août 1969, principalement autour de l’expérience de l’assemblée ouvrière de Porto Marghera ; Lotta Continua, fondé, en octobre 1969, autour de l’assemblée étudiants-ouvriers de la FIAT à Turin. ** Tout ceci est relaté en détail dans La Fiat aux mains des ouvriers. L’automne chaud de 1969 à Turin, de D. Giachetti et M. Scavino. Les Nuits Rouges, 2005. *** Potere Operaio s’est dissout à l’été 1973 ; Lotta Continua se disloque à l’été 1976 mais sa mort avait été annoncée au congrès de Rome de janvier 1975 par le départ des groupes ouvriers ; Avanguardia Operaia connut une involution syndicaliste et électoraliste. **** On comprend alors l’ineptie que constitue le concept de « Mai rampant » pour qualifier le mouvement italien. 235 pages édition : mai 200912,20 € -
Moretti Mario : Brigades rouges une histoire italienne
Mario Moretti est arrêté en 1981, trois ans après avoir exécuté Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne au pouvoir et promoteur du « compromis historique » avec le Parti communiste. Dans cet entretien au long cours donné depuis sa prison de Milan, celui qui fut l’un des principaux dirigeants des Brigades rouges pendant les années 1970 pose un regard acéré sur la décennie qui vit l’émergence d’un mouvement massif d’insubordination dans la société italienne. Poussé dans ses retranchements par ses interlocutrices, il éclaire la série des événements et des ruptures politiques qui forment les « années de plomb », de la formation politique des premiers brigadistes au choix de la lutte armée et à sa mise en œuvre.
Ce faisant, Moretti ne livre pas seulement un portrait précis et nuancé de l’une des formations révolutionnaires les plus décriées du siècle dernier : il en restitue la trajectoire parmi les tumultes qui agitaient alors la péninsule, du contexte de la Guerre froide à la « stratégie de la tension » menée par le gouvernement italien. Et interroge le prix d’une radicalité qui se voulait intransigeante. édition Amsterdam août 2018, 420 pages20,00 € -
Sacchetto : Pouvoir ouvrier à Porto Marghera
Voici la chronique d’une figure de l’autonomie ouvrière italienne : le comité de la Montedison de Porto Marghera (près de Venise), monté avec l’aide du groupe Potere Operaio, qui se transformera en Assemblée ouvrière à partir de novembre 1972 et étendra son influence à une partie de la Vénétie. Des revendications identiques à celles des autres comités ouvriers de l’époque apparaissent ici (augmentations uniformes et compression vers le haut de l’échelle des salaires, réduction des cadences), portées par les mêmes méthodes de lutte (assemblées d’atelier puis d’usine, cortèges internes, refus de la délégation) et prolongées par des interventions extérieures sur les questions de logement, de transport et, déjà, des nuisances chimiques dont pâtit, outre les employés de la grande usine chimique, toute la région. Ecrite par l’un de ses acteurs même, la « mémoire ouvrière » n’est ici ni une élégie funèbre ni un ressassement nostalgique mais un encouragement à combattre aujourd’hui, et à vaincre. L’ouvrage est accompagné d’un documentaire en DVD qui donne la parole aux anciens militants, tant du groupe Potere Operaio que des ouvriers de l’usine elle-même. édition septembre 2012
19,00 € -
Tronti Mario : Ouvriers et Capital
M. Tronti, théoricien de l'opéraïsme, formule les positions de ce mouvement marxiste italien, apparu dans les années 1960. Il affirme le primat des luttes ouvrières sur le développement capitaliste, place l'ouvrier au centre du système social pour mieux le renverser et prône l'action dans le conflit.
édition : avril 201624,00 € -
Wright Steve : A l'assaut du ciel, histoire critique de l'opéraïsme
L'opéraïsme est un courant marxiste radical qui s'est développé dans l'Italie des années 1960 et 1970 comme tentative de confronter la théorie générale du capital avec "l'étude réelle de l'usine réelle" . En rapportant le comportement de lutte de la classe ouvrière à sa structure matérielle dans le rapport d'exploitation, le but des théoriciens opéraïstes était de comprendre "les nouvelles formes d'action indépendante de la classe ouvrière" . Ce livre fort bien documenté de Steve Wright raconte l'histoire de l'opéraïsme, nourri de toutes les luttes de l'époque, et s'efforce d'apprécier son apport dans le contexte des récentes mobilisations contre "le capital global édition : Entremonde 9/2022
22,00 €
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