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Première et Seconde guerre mondiale


  • Berlière : Ainsi finissent les salauds, séquestrations et exécutions clandestines dans Paris libéré

    «À l'Institut dentaire du square de l'avenue de Choisy [...] on allait, durant un mois ou deux, jouer les émules de la Gestapo... ceux qui se réclamaient du bon droit... des meilleurs principes» (Alphonse Boudard, Les Combattants du petit bonheur). En septembre 1944, on repêche dans la Seine une trentaine de corps : l'ensemble des victimes, tuées d'une balle dans la tête, portent, attaché au cou par le même cordon soyeux, un pavé de grès. Qui sont-elles ? Qui sont leurs tueurs ? Quels sont leurs mobiles ? Cette affaire particulièrement macabre n'a jamais été pleinement élucidée. Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont repris l'enquête et dépouillé des centaines de cartons d'archives pour retrouver les identités des victimes... et celles des bourreaux. Tous les chemins les ont conduits à l'Institut dentaire, sinistre centre clandestin de séquestration et d'exécution, où plus de deux cents personnes furent incarcérées et beaucoup d'entres elles torturées et assassinées entre le 20 août et le 15 septembre 1944. Un livre d'histoire implacable qui se lit comme un roman noir 430 pages édition : février 2012

    11,00 €
  • Berlière : Liaisons dangereuses : Miliciens, truands, résistants. Paris, 1944

    L'extraordinaire confusion qui a régné dans les deux mois qui séparent le débarquement en Normandie de la libération de paris fut propice aux métamorphoses les plus invraisemblables, aux collusions les plus improbables. Ainsi ce centre de « résistance » formé de miliciens ? Dont les assassins de Georges Mandel -, de quelques « gestapistes », de truands et trafiquants qui ont amassé des fortunes dans les arcanes de la collaboration et cherchent à se reconstruire en prévision de jours nouveaux ; ou ces FFI et FTP gagnés par l'ambiance qui succombent à la tentation et adoptent des comportements de gangsters...

    Au-delà des légendes manichéennes, cet ouvrage dessine une réalité où toutes les frontières sont brouillées, où apparaissent de surprenantes compromissions, d'impudents retournements de veste et de choquantes complicités.

    L'histoire de la Libération ne fut pas celle que l'on enseigne depuis 70 ans, cette histoire officielle qui offre une image si rassurante d'un peuple de résistants, patriotes et héroïques, luttant contre une « poignée de misérables » et de criminels...

    Jean-Marc Berlière, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Bourgogne, a consacré de nombreux ouvrages à l'Occupation et à la Libération. Il est notamment l'auteur du très remarquéAinsi finissent les salauds. Séquestrations et exécutions clandestines dans Paris libéré.

    François Le Goarant de Tromelin travaille depuis de longues années dans les archives sur la Milice et les mouvements de collaboration.

    édition février 2013

    27,50 €
  • Bourgeois : Business helvétique et troisième Reich. Milieux d'affaires, politique étrangère, antisémitisme

    Après deux ans, le débat public sur la politique des autorités, des banquiers et des industriels suisses durant la Seconde Guerre mondiale s'est dilué - l'histoire se répète - dans la méta-évocation d'une entité suisse: la Suisse, trop injustement critiquée, qui a nommé une commission d'historiens, fait la lumière et son mea culpa pour quelques «erreurs», largement expliquées par le contexte difficile ou par un sens moral quelquefois un peu défaillant. Or, c'est sur le fond d'une défense de leurs intérêts propres -financiers, industriels, commerciaux ainsi que sociaux et politiques - que s'est développée l'orientation de fractions substantielles des milieux d'affaires et politiques suisses, dès les premières décennies du siècle. Elle s'est concrétisée par une série d'initiatives concertées, révélant des affinités électives et des intérêts fort concrets, poussant ces secteurs économiques et politiques à développer un bon voisinage avec les forces nationales-socialistes, le Troisième Reich et le nouvel ordre européen issu des bouleversements de 1939-1941. Daniel Bourgeois raconte, au fil de recherches s'étalant sur 25 ans, ce «business» helvétique, qui n'est pas fait que d'exportations, d'accord de clearing, de chiffres, mais aussi de censure de la presse, de «certificats d'aryanité», de mission sanitaire auprès de la Wehrmacht, de passeports «J»... DANIEL BOURGEOIS, historien, est adjoint scientifique aux Archives fédérales suisses. A côté de son activité professionnelle, il a poursuivi ses travaux de recherche et publié de nombreux articles. Sa thèse, Le Troisième Reich et la Suisse, parue en 1974, mettait déjà au jour, en décalage avec la version autorisée de l'histoire, des éléments importants du débat actuel, redécouverts avec fracas. Sur l'or pillé en provenance d'Allemagne par exemple, la Commission indépendante d'experts Suisse-Seconde Guerre mondiale reconnaît que D. Bourgeois avait alors «abordé pour la première fois les questions essentielles à ce sujet». 269 pages Edition : 1998

    25,00 €
  • D'Eramo Luce : Le détour

    Publié pour la première fois en 1979, Le Détour est le fruit de vingt-cinq années d’écriture. Il relate le parcours de Luce d’Eramo qui, élevée dans une famille de dignitaires fascistes, partit de son propre chef en Allemagne en 1944 pour intégrer un Lager, un camp de travail nazi. S’il demeure méconnu en France, Le Détour rencontra immédiatement en Italie un immense succès et connaît depuis quelques années une nouvelle vague de traductions dans le monde entier. La force et l’acuité de ce texte – qui traque aussi sans complaisance les travestissements de la mémoire – le rattachent de fait aux plus grands témoignages de femmes sur l’expérience des camps, tels ceux de Charlotte Delbo et de Ruth Klüger. Nous devons la découverte de ce livre à ce passage des Carnets de Goliarda Sapienza : «  Fini de lire Le Détour de Luce d’Eramo, assurément le plus beau livre de ces dix dernières années et peut-être un chef-d’œuvre absolu ; cela m’obligera à relire Si c’est un homme et Le Dernier des Justes, pour vérifier ce que je soupçonne. C’est-à-dire que le livre de Luce est le plus actuel sur ce sujet, le plus durement approfondi dans la démonstration de l’aventure nazie, le plus polémique et courageux. » L’originalité du Détour tient de fait à ce que vécut Luce d’Eramo durant la Deuxième Guerre mondiale mais aussi au difficile processus de remémoration dans lequel elle s’engagea par la suite, et dont le livre témoigne. Les textes qui composent ce récit ont été écrits successivement en 1953, 1954, 1961, 1975 et 1977. Ils sont présentés dans l’ordre chronologique de leur rédaction, et non dans celui des événements qu’ils décrivent. La confusion qui en découle parfois répond à celle que connut Luce d’Eramo, aux esquives de sa mémoire et aux détours qu’elle emprunta avant de retrouver la cohérence de son histoire. À sa publication en Italie, en 1979, le livre rencontra des centaines de milliers de lecteurs. En se plongeant dans ce texte, il revient au lecteur francophone de vivre à son tour – au-delà de l’histoire stupéfiante d’une adolescente idéaliste faisant volontairement l’expérience des camps nazis – l’expérience d’une femme en quête de sa vérité. édition : Le Tripode 2020

    13,00 €
  • Helm Sarah : Si c'est une femme, vie et mort à Ravensbruck

    "Les femmes, qui arrivaient parfois de nuit, croyaient être près de la côte car le vent y avait un goût de sel et elles sentaient le sable sous leurs pieds. Quand venait le jour, elles voyaient que le camp était construit au bord d'un lac et entouré de forêts.
    Himmler aimait que ses camps soient dans des lieux d'une grande beauté naturelle, et de préférence dissimulés. Aujourd'hui, le camp est toujours hors de vue ; les horribles crimes qui y ont été commis et le courage des victimes restent largement ignorés." De 1939 à 1945, au camp de Ravensbrück, 132 000 femmes et enfants furent les victimes silencieuses des nazis.
    Résistantes, Tziganes, Témoins de Jéhova, handicapées, prostituées ou juives, elles étaient pour le Reich des déclassées, des "bouches inutiles". Parmi elles, 8000 Françaises dont Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz.
    Fruit d'un travail d'enquête minutieux à travers le monde à la rencontre des dernières rescapées et des familles des déportées, ce livre exceptionnel redonne la parole à ces femmes, vibrantes héroïnes d'une histoire restée trop longtemps marginale.
    ... parfois aussi aux gardiennes du camp tentant de se justifier, tant la bestialité n'a pas de genre.

    édition poche : octobre 2017

    11,90 €
  • Huonker Lui : Roms, Sintis et Yéniches : la "politique tsigane suisse" à l'époque du national-socialisme

    Au début du XXe siècle, la Suisse a été l’un des premiers Etats à restreindre de manière unilatérale la liberté de mouvement des «Tsiganes». La fermeture des frontières décidée en 1906, qui s’accompagnait de l’interdiction de transporter des «Tsiganes» par train ou bateau à vapeur, a été maintenue par les autorités helvétiques après le début de la Seconde Guerre mondiale. Dans l’entre-deux-guerres, le refoulement de Roms et de Sintis étrangers ou apatrides a été pratiqué par la plupart des Etats européens. Ainsi, les polices des différents Etats renvoyaient, en toute illégalité, les «étrangers indésirables» vers les pays voisins. Face aux Yéniches de nationalité suisse, la sédentarisation de force fut choisie et appliquée par les autorités. Avant l’arrivée au pouvoir des nazis, les «élites dirigeantes» helvétiques ont participé diligemment à la collaboration internationale policière visant à institutionnaliser la restriction maximale de mobilité des «Tsiganes». Parmi les instruments mis en place: un fichage systématique. Cette coopération active se perpétua après l’avènement du Troisième Reich, alors que se préparait la déportation vers les camps de la mort des «Tsiganes». La disparition d’archives cruciales, ajoutée à d’autres difficultés de recherche et définition, a rendu impossible une étude quantitative des refoulements de «Tsiganes». Toutefois, les cas individuels exposés ici illustrent la substance de la politique suivie. Le refus de reconnaître la nationalité suisse à des «Tsiganes» menacés de déportation et de mort est emblématique à ce propos. Dans sa postface de 40 pages, Thomas Huonker trace des trajectoires individuelles de «Tsiganes» à partir de sources découvertes après la rédaction de l’ouvrage. L’analyse de l’anti-tsiganisme helvétique est ainsi confortée; au même titre que les relations des instances administratives et politiques suisses les plus élevées avec le régime nazi. Le cahier de documents – qui réunit certaines archives jamais rendues publiques jusqu’à maintenant – illustre les deux volets de ce diptyque politique. Ce passé n’est-il pas en train de se conjuguer au présent? Cet ouvrage est donc un livre d’histoires… actuelles. 216 pages édition : avril 2009

    25,00 €
  • Ingrao : Croire et détruire, les intellectuels dans la machine de guerre SS

    Ils étaient quatre-vingts et avaient à peine trente ans lors de l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir. Leurs études universitaires destinaient ces juristes, économistes, linguistes, philosophes ou historiens à de belles carrières. Ils ont choisi de s’engager au sein des organes de répression du Troisième Reich. Ils ont théorisé et planifié l’élimination de vingt millions d’individus de race prétendument « inférieure ». Ils ont organisé et assisté à l’extermination d’un million d’entre eux.
    Au long d’une enquête éprouvante dans les archives du SD et de la SS, Christian Ingrao retrace le destin de ces enfants de la Grande Guerre, s’intéresse à leurs réseaux – militants, universitaires ou amicaux –, étudie leurs manières d’envisager la guerre et le « Monde d’ennemis » qui, selon eux, les menace. Apparaissent alors les mécanismes de l’engagement, dans le nazisme puis dans le meurtre de masse. Grâce à cette étude pionnière, on comprend comment ces hommes ont fait pour croire et pour détruire.
    Car l’histoire du nazisme est aussi tissée d’expériences personnelles, de ferveur et d’angoisse, d’utopie et de cruauté.
    Christian Ingrao dirige l’Institut de l’histoire du temps présent. Spécialiste du nazisme et du phénomène guerrier, il enseigne également à Sciences-Po.

    525 pages édition : en poche en 2011

    12,20 €
  • Kershaw : Hitler

    Événement majeur de notre siècle, le nazisme demeure également une énigme majeure posée aux historiens. Entre l'omnipotence diabolique de Hitler et la description de son pouvoir comme celui d'un « dictateur faible » face à un appareil d'État tout-puissant, lan Kershaw risque une vision nouvelle. Ce qui devient objet d'histoire, ce n'est plus Hitler, mais sa position exceptionnelle qui excédait la mesure d'un individu sans qualité, tribun de brasserie, déclassé social, artiste raté. Hitler exerçait une autorité charismatique, fondée sur la perception, toujours renouvelée, par la masse de qualités, d'une mission, d'un héroïsme supposés du chef. Le charisme permet enfin de tenir ensemble tous les traits que les interprétations précédentes avaient jusqu'alors séparément soulignés : le pouvoir de Hitler résultait de la collaboration, de la tolérance, des faux espoirs ou de la faiblesse de tous ceux qui, en Allemagne, occupaient une position de pouvoir ou d'influence - tous reportèrent leurs attentes ou leurs ressentiments dans la personne du dictateur. II devint l'emblème de l'activisme, la source de l'autorité légitime, l'instance de confirmation ou de sanction des faits et gestes de quiconque agissait selon les intentions qu'il prêtait au Führer. De cela résultait une combinaison sans précédent d'instabilité institutionnelle et de dynamisme hors du commun, qui, incapable de stabilisation dans des formes légales, finit dans l'autodestruction. 416 pages Edition : 2004

    9,40 €
  • Kershaw : L'Europe en enfer, 1914-1949

    Été 1914. L’Europe plonge dans une guerre dévastatrice qui va ébranler le système politique et les valeurs d’un continent entier. Une génération plus tard, alors que les survivants du premier conflit mondial sont encore choqués d’avoir vu sombrer dans la barbarie une civilisation qu’ils considéraient comme un modèle, l’Europe s’achemine vers une déflagration plus inhumaine encore : une guerre où le massacre de civils occuperait une place centrale et dont le point culminant serait le génocide des Juifs.
    Le grand historien du nazisme Ian Kershaw livre une synthèse magistrale de ce premier xxe siècle européen ensanglanté par deux guerres mondiales et poursuit le récit de cette ère d’autodestruction jusqu’au moment où le continent émerge de ses ruines, recomposé en deux blocs, divisé par la guerre froide. Sa lecture restitue toute la cohérence de l’histoire européenne avec une maîtrise, une profondeur de vue et une vivacité inégalables, mettant notamment l’accent, pour rendre compte de cet enchaînement catastrophique, sur quatre facteurs : l’explosion du nationalisme ethnique, la virulence des révisionnismes territoriaux, l’acuité des conflits de classe et la crise prolongée du capitalisme.
    Incisif, brillamment écrit, L’Europe en enfer est le livre de référence pour comprendre cette séquence fondatrice de notre présent.

    édition : janvier 2020

    12,00 €
  • Kershaw : La fin Allemagne 1944-1945

    L'historien Ian Kershaw livre un grand récit de la fin de la guerre. De l’attentat manqué contre Hitler, le 20 juillet 1944, à la capitulation du 8 mai 1945, l’Allemagne tombe peu à peu dans la folie meurtrière et la destruction. C’est un pays tout entier qui se transforme en immense charnier. Les morts – civils tués sous les bombardements alliés, rescapés des camps victimes des « marches de la mort », soldats sacrifiés dans des batailles perdues d’avance… – se comptent par milliers. Malgré tout, la guerre dure, le régime tient. La Wehrmacht continue d’envoyer des soldats combattre sur le front. Pourquoi la guerre a-t-elle duré si longtemps ? Comment expliquer l’incroyable résistance du régime nazi au milieu des décombres ? C’est pour répondre à ces questions que le grand historien britannique Ian Kershaw a entrepris ce vaste récit des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. L’obstination fanatique du Führer, l’emprise du parti nazi sur la population, la peur viscérale de l’armée Rouge, mais aussi les choix stratégiques et militaires des Alliés sont quelques-unes des hypothèses explorées dans ce livre, qui est aussi une réflexion brillante sur les rouages du régime nazi au moment de son agonie. édition : août 2012 670 pages

    14,50 €
  • Kershaw : Qu'est-ce que le nazisme. Problèmes et perspectives d'interprétation

    Dès sa publication en France en 1992, l'ouvrage de lan Kershaw s'est imposé comme une indispensable référence. En effet, le retard pris par l'école historique française dans l'étude du national-socialisme est inquiétant, alors qu'à l'étranger les travaux sur le nazisme ne se comptent plus. Au point que même le spécialiste a du mal à en faire le tour. Quant au phénomène lui-même, il soulève de façon aiguë un certain nombre de problèmes théoriques d'interprétation d'une redoutable complexité. On comprend dès lors l'impact qu'a eu et continue d'avoir Qu'est-ce que le nazisme ? lan Kershaw dégage les problèmes clefs d'interprétation de la dictature nazie, explique de manière concise les zones d'ombre ou les débats qui demeurent, montre comment les historiens d'horizons différents les ont traités et, enfin, tente d'évaluer les positions en présence. Cette nouvelle édition augmentée - notamment de deux chapitres inédits sur la résistance allemande et sur la place du nazisme dans la conscience nationale de l'Allemagne réunifiée -, et dont tous les autres chapitres ont été mis à jour, aidera le public à se familiariser, grâce à un historien du nazisme internationalement reconnu, avec des analyses et des controverses touchant à un phénomène déterminant pour l'histoire du XXe siècle : la dictature nazie. 538 pages Edition : 2005

    14,60 €
  • Lacroix-Riz : Le choix de la défaite

    Le choix de la défaite Quelles sont les causes de la Défaite de 1940 ? Le grand historien Marc Bloch écrivait en avril 1944 : « Le jour viendra [...] et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l'Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l'Europe en détruisant de nos propres mains tout l'édifice de nos alliances et de nos amitiés. » Annie Lacroix-Riz analyse l'histoire des années 1930 pour éclairer les causes de la défaite de 1940. Selon elle, les Français n'ont pas été simplement vaincus en cinq jours par une Wehrmacht invincible ; le haut patronat les a sacrifiés à son plan de « réforme de l'État » copié sur les voisins fascistes et à son obsession d'accord avec le Reich. Cette affirmation incroyable paraît moins audacieuse à la lecture des archives, françaises et étrangères, relatives à une décennie d'actions des élites : militaires ; politiciens ; journalistes ; hommes d'affaires surtout, qui régnaient sur tous les autres, avec à leur tête la Banque de France et le Comité des Forges. L'autonomie des politiciens ou des journalistes relève ainsi du mythe, celle des militaires aussi. C'est bien la France des grands intérêts économiques et financiers qui dicta le choix de l'Allemagne comme partenaire privilégié dès les années 1920 et sabota l'alliance russe de revers qui avait évité la défaite en 1914. Aujourd'hui, l'accès aux archives éclaire les causes intérieures et extérieures de la Défaite et permet « l'instruction du procès de la vaste entreprise de trahison » que réclamait Marc Bloch. La présente édition de l'ouvrage a été systématiquement revue et complétée à la lumière des nombreux fonds d'archives, ouvrages et articles consultés depuis 2006. 680 pages édition : septembre 2010

    40,60 €
  • Lamoureux : Les 10 derniers jours : 26juillet-4août 1914, du refus de la guerre à l'exaltation patriotique

    Cette chronique parallèle, au jour le jour, des événements survenus principalement à Paris et à Berlin dans les jours précédant le début de la guerre européenne de 1914-18 s'intéresse en priorité à l'évolution de l'opinion des classes ouvrières allemande et française, ainsi qu'à celle de leurs organisations qui, presque seules, ont tenté un temps d'empêcher le carnage annoncé. Elle ne néglige pas pour autant les événements politiques et militaires, qui sont ainsi décrits dans leur soubassement sociologique et idéologique.
    L'histoire sociale de cette période cruciale, traitée souvent à part dans des ouvrages spécialisés, ainsi intégrée à l'histoire tout court, permet de comprendre comment, sous prétexte de défendre leurs patries soi-disant menacées, des millions d'ouvriers, de paysans, d'employés, de commerçants, de petits bourgeois français, allemands, russes, autrichiens, italiens, anglais, hongrois et d'autres nationalités, ont été conduits à la mort ou à la mutilation pour le bénéfice principal des industriels.
    édition : 2013

    10,00 €
  • Marie jean-Jacques : La collaboration Staline-Hitler

    Depuis l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, la propagande et à sa suite l'historiographie soviétiques présentent le pacte germano-soviétique comme le fruit de la suprême habileté de Staline : devant le refus manifesté par la France et l'Angleterre de s'entendre avec l'Union soviétique contre le péril nazi, Staline aurait choisi de gagner du temps afin de mieux préparer son pays à l'inévitable guerre entre le fascisme et le progressisme et c'est grâce à ce sursis qu'il aurait ensuite gagné la guerre. Le malheur c'est que toute la documentation (ouverture de nombreuses archives jusqu'alors restées secrètes, documents du Comintern, mémoires de multiples protagonistes soviétiques...), apparue à partir de 1989-1990, prouve que Staline a mené un double jeu de 1933 à 1939. Il a exploré à la fois la possibilité d'une alliance avec les démocraties occidentales et avec l'Allemagne nazie, qu'il a régulièrement sondée.
    Sa proposition de collaboration séduit immédiatement Hitler, qui l'accepte en août 1939. Cela lui permet d'annexer sans coup férir la moitié de la Pologne et les pays Baltes, d'attaquer la Finlande, de récupérer la Bessarabie et même d'envisager le ralliement de l'URSS au pacte tripartite des pays fascistes et la dissolution du Comintern, que Hitler n'a cessé de dénoncer. Jusqu'à la veille du déclenchement de Barbarossa, le 22 juin 1941, l'Allemagne a été inlassablement approvisionnée en matières premières soviétiques.
    La confiance absolue de Staline en la parole de Hitler et la désorganisation de l'armée suffisent à expliquer la sidération et l'impuissance qui se sont emparées de Staline et de l'Union soviétique. Fruit de longues recherches dans une documentation multilingue, cet ouvrage apporte une révision décisive du plus grand mensonge historique du XXe siècle.

    édition : MAI 2023

    Prix promo 22,90 € Prix normal 22,90 €
  • Mencherini : La Libération et les années tricolores 1944-1947

    Le débarquement allié du 15 août 1944, sur les côtes varoises, donne le coup d’envoi de la libération de la Provence. Le 28 août, prises sous le feu de l’armée française de Libération et de l’insurrection populaire, les troupes allemandes capitulent à Marseille. Les nouveaux pouvoirs républicains se mettent en place, sous la direction du commissaire régional de la République, Raymond Aubrac.
    S’ouvre alors, jusqu’en 1947 et l’instauration de la 4 e République, une période de transition décisive. Ce quatrième volume de la série Midi rouge, ombres et lumières, après avoir présenté un tableau du département pendant l’été 1944, puis les combats de la Libération, analyse les diverses étapes de ce processus, à Marseille et dans sa proche région.
    Il évoque les problèmes auxquels les nou-velles institutions ont à faire face : l’effort de guerre, le ravitaillement et le redresse-ment économique, l’épuration, le maintien de l’ordre, le retour des absents (déportés, prisonniers de guerre, requis du STO), le rétablissement de la démocratie, les grandes réformes économiques et sociales.
    Dans ces années tricolores et d’union nationale, l’ouvrage s’intéresse au rôle et à la stratégie des divers acteurs politiques et sociaux, des organisations de Résistance, du patronat et de la classe ouvrière, des syndicats et partis, PCF, SFIO, MRP, ainsi qu’aux destins individuels, dont certains d’importance nationale, comme celui de Gaston Defferre, François Billoux ou Germaine Poinso-Chapuis.
    L’auteur ne néglige pas pour autant les mutations culturelles importantes d’une période effervescente.
    Cet ouvrage complète l’histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, commencée par la période des années 1930. Il comble également, à la lumière des recherches les plus récentes et en s’appuyant sur de nombreux fonds d’archives publics et privés, une lacune historiographique.

    Sommaire

    UN ETE DE TERREUR ET D'ESPOIR
    VICHYSTES ET COLLABORATIONNISTES
    UNE RESISTANCE SUR LE PIED DE GUERRE
    LES QUATORZE GLORIEUSES DE MARSEILLE, DU DEBARQUEMENT AU DEFILE DE LA LIBERATION
    LA MISE EN PLACE DES NOUVEAUX POUVOIRS
    LES IMPERATIFS DE LA LIBERATION
    ORGANISATIONS ET JOURNAUX, ANCIENS ET NOUVEAUX PATRONAT, ORGANISATIONS OUVRIERES ET GOUVERNEMENT PROVISOIRE, ENJEUX SOCIAUX ET POLEMIQUES
    LE TEMPS DE LA VICTOIRE ET DES DIVISIONS
    LE TEMPS DES ELECTIONS ET DE LA REPUBLIQUE
    édition : novembre 2014

    25,00 €
  • Mencherini : Résistance et Occupation (1940-1944), Midi rouge, ombres et lumières

    Ce troisième tome de Midi rouge, qui fait suite aux deux précédents consacrés aux années 1930 et à la prise en main du département par Vichy en 1940-1942, offre un tableau d’ensemble de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1940 à juin 1944. Il revient sur la création de la Résistance dès 1940, décrit son affirmation, évoque l’Occupation à partir de 1942, l’évolution des pouvoirs de Vichy en 1943-1944 et la vie quotidienne des Provençaux. La Résistance commence très tôt à Marseille. Dès l’été 1940, s’organisent des départs maritimes clandestins vers l’Afrique du Nord. Des groupes très divers tentent de protéger les persécutés, en particulier dans le camp des Milles, lors des déportations de l’été 1942. Les grands mouvements de Résistance et les réseaux se développent rapidement. Après l’Occupation en novembre 1942, les quartiers nord du Vieux-Port de Marseille sont détruits par les Allemands, les suspects raflés par la police française, les jeunes envoyés en Allemagne pour le STO. La Milice et le PPF de Simon Sabiani tiennent le haut du pavé, en lien avec la Gestapo. Par ailleurs, la population provençale souffre de plus en plus des pénuries. En 1943, la Résistance, fortement réprimée, se regroupe, s’engage dans l’action armée, avec les Groupes francs et les FTP, et organise de grandes grèves en mars et mai 1944. Mais, en juin 1944, la montée au maquis dans les collines du nord du département est réprimée par de véritables massacres. La Libération approche. -------------------------------------- 40 pages d'iconographie.----------------------------------------- 770 pages édition : avril 2011

    25,50 €
  • Millot : Berceaux de guerre

    Un nouveau roman de notre camarade Georges.
    La ressemblance n’est pas fortuite entre le contenu de ce roman et la réalité des années sombres de la Seconde Guerre mondiale à Paris. Avec Berceaux de guerre, l’auteur jette un éclairage sur l’activité d’une fondation consacrée à l’enfance et sur une période sombre, marquée par les théories et pratiques eugénistes ou racistes du régime de Vichy.
    L'héroïne, Yvette Tommessot, avait fui la misère et la violence de la campagne comtoise. Employée de maison dans des familles aisées puis élève auxiliaire de puériculture, elle sera confrontée aux mêmes maux – le froid, la faim, la misère, aggravés par la guerre et l’occupation. Son énergie lui permettra-t-elle d’entamer enfin une vraie vie de femme à laquelle elle aspire ?

    édition : juillet 2016

    23,00 €
  • Neitzel Welzer : Soldats, combattre, tuer, mourir, PV de récits de soldats allemands

    Commentaire du libraire :

    Comme conseillé par les deux auteurs en fin de Prologues, il vaut mieux "sauter" les 100 premières pages qui s'acharnent sans résultat à construire laborieusement une typologie des "cadres de référence" censés permettre de comprendre la diversité des comportements des soldats allemands face aux crimes. Tout cela serait judicieux mais en l'occurrence n'est guère convaincant. L'anti-marxisme affiché dès la première page démontre en tous cas que les auteurs n'ont jamais même essayé de comprendre le marxisme. Il n'en reste pas moins que les 500 pages suivantes constitue une richesse incalculable

    Pendant toute la guerre, les Britanniques ont procédé à des écoutes systématiques de milliers de prisonniers allemands et ont transcrit les passages de ces conversations qui leur paraissaient présenter un intérêt spécifique (stratégie, organisation de la chaîne de commandement, moral des troupes évoluant au fil de la guerre selon que les soldats étaient sous-mariniers ou marins, dans l’armée de l’air ou l’armée de terre, etc.). Ces procès-verbaux reposaient dans les archives sans que quiconque en saisisse l’importance décisive.

    Dans un premier temps, leur lecteur a l’impression d’entendre parler les soldats, avec la rude franchise de la camaraderie lorsque ceux-ci racontent leurs combats, la mort donnée et la mort reçue. Très vite, cependant, il comprend la nature inédite de cet ouvrage : jusque-là, les historiens, pour étayer leurs recherches sur la perception de la violence et la propension à tuer, utilisaient des sources très problématiques (dossiers d’enquête, descriptions dans les lettres de la poste aux armées, récits de témoins oculaires, Mémoires), car rédigées en toute conscience pour un destinataire – un procureur, une épouse restée au domicile, voire un public auquel on communiquait une vision propre des choses. Mais lorsque les soldats internés dans les baraquements britanniques parlent entre eux de la guerre en temps réel, c’est sans intention particulière, ils disent ce qu’ils pensent et ce qui les meut (course aux décorations, massacres des populations civiles et viols des femmes, mépris pour les soldats italiens et peur panique des représailles de l’Armée rouge, sentiment de l’inéluctable défaite et culte du Führer, etc.). Cette source brute, sans apprêt, conduit à porter un regard tout à fait neuf sur la mentalité de la Wehrmacht, fruit d’une éducation étrangère à l’humanisme libéral et porteuse de valeurs cimentées par l’appartenance de l’individu à un collectif, qui en tout lui sera supérieur.

    La nazification est alors une ultime couche idéologique, ce complément qui fit notamment basculer les soldats des crimes de guerre dans ceux contre l’humanité.

    edition : mai 2013, 630 pages.

    28,90 €
  • Pauwels : Big business avec Hitler

    Hitler a comblé les attentes qu’industriels et banquiers avaient placées en lui. En effet, il réalisa tous les points de leur « programme » plus diligemment, plus complètement et plus impitoyablement qu’ils n’auraient osé le faire eux-mêmes. Ailleurs aussi – en France, mais également en Belgique ou aux Pays-Bas –, le big business souhaitait l’arrivée d’un « homme fort ». Et poussés par les grandes entreprises, les États-Unis œuvraient en ce sens.

    Ce livre d’histoire bien documenté est de ceux dont l’élite économique ne souhaite pas entendre parler.

    Jacques Pauwels est l’auteur d’un ouvrage de référence sur la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences, Le mythe de la bonne guerre (Aden 2005 et 2012).

    édition février 2013 385 pages

    20,00 €
  • Richard Lionel : Goebbels, portrait d'un manipulateur

    Dans les images documentaires de l’Allemagne nazie, Goebbels est partout. Apothéose du tragique et du pathétique, en 2005, une séquence du film La Chute lui est réservée : son suicide et celui de sa femme, le 1er mai 1945, après le meurtre de leurs six enfants. Pourtant, au-delà de ces apparitions insistantes, de ces évocations anecdotiques, le public en sait-il beaucoup sur son environnement familial, sa personnalité, sa formation, sa vie ? Il est temps de mettre fin au « mythe » répandu par certains auteurs allemands au lendemain de 1945. Pour accréditer la thèse d’une Allemagne “victime” de “déments diaboliques”, ils voyaient en Goebbels le “démon” en action. Dans le monde d’aujourd’hui, où propagande et “désinformation” s’amplifient, l’activité du ministre nazi visant à modeler l’opinion publique n’a jamais été aussi instructive. Cet ouvrage dresse le portrait d’un polémiste impitoyable à l’égard de ses adversaires, d’un manipulateur conscient et cynique, d’un virtuose de la ruse et de la séduction, d’un jusqu’au-boutiste blasé. Il s’en dégage en même temps, grâce à une multitude de citations tirées des textes mêmes de Goebbels – ses écrits “littéraires”, ses articles, ses allocutions radiophoniques, ses discours –, un tableau suggestif de l’Allemagne nazie. Citation tirée de Le Monde diplomatique, février 2009 : Page après page, l'auteur rend compte de l'“art” de Joseph Paul Goebbels en matière de manipulation de masse : organisation d'immenses rassemblements et défilés, utilisation massive de la radio, instrumentalisation du cinéma, etc. Mais il retrace aussi, avec un grand souci d'exactitude, le parcours de ce jeune bourgeois conformiste, né dans une famille de paysans enrichis, handicapé, dépressif et pour tout dire raté jusqu'à la rencontre avec le national-socialisme. […] L'historien décrit on ne peut mieux comment le hiérarque s'est radicalisé avec l'idéologie dans laquelle il s'était enfermé, au fur et à mesure des défaites de la Wehrmacht. 280 pages édition : mars 2009

    20,20 €
  • Rolland : La grève des tranchées

    En 1917, avec l'offensive Nivelle et la terrible bataille du Chemin des Dames, l'armée française, déjà épuisée par trois années de guerre, subit à nouveau une insupportable hécatombe. Sur le front, les conditions de vie - ou de survie - des poilus sont effroyables : situation matérielle et sanitaire déplorable, démoralisation face à un conflit qui dure, retard considérable des permissions, carence manifeste des états-majors et, bien sûr, éprouvante promiscuité du sang et de la mort. Influencés par les mouvements sociaux de l'arrière, mais surtout lassés par des combats absurdes et meurtriers, des soldats se mettent " en grève " et refusent de se battre. Longtemps couvertes par le secret défense, ces " mutineries " de grande ampleur et leur répression - allant des peines de prison aux " exécutions pour l'exemple " - ne cesseront d'alimenter rumeurs et polémiques. Afin de mieux comprendre le déclenchement et la propagation de ces insurrections, et de cerner plus précisément la personnalité des " rebelles ", de leurs officiers et de leurs juges, l'auteur croise archives militaires et témoignages. Par cet ouvrage qui fera date dans l'historiographie de la Grande Guerre, Denis Rolland dissipe nombre de préjugés et rétablit dans sa dimension humaine une tragédie jusqu'alors mal connue. édition : octobre 2005, 450 pages.

    27,00 €