Justice injustice prison
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Battisti : Ma cavale
« Ecrire pour ne pas me perdre dans le brouillard des journées interminables, la tête enfouie sous un coussin, me répétant que ce n'est pas vrai. Que ce n'est pas moi, cet homme que les médias ont transformé en monstre puis réduit au silence des ombres. Qu'il ne peut s'agir que d'un personnage de roman, un de ces coriaces qui cherchent à s'imposer et détruire le récit qu'on est en train d'écrire. Je leur ai couru trop souvent derrière au fil de mes livres pour ne pas les reconnaître. Et je sais qu'il n'est pas facile de les rattraper. Je refais donc le chemin à l'envers, je me raconte. Tout cela ressemble à un journal intime. J'ai toujours eu horreur des journaux intimes. » 375 pages édition : avril 2006
24,90 € -
Bouamama : L'affaire Georges Ibrahim Abdallah
Comme il y a une « affaire Dreyfus » ou une « affaire Audin », il existe une « affaire Abdallah ». Arrêté le 24 octobre 1984, Georges Ibrahim Abdallah est non seulement le plus ancien prisonnier politique d'Europe mais également le plus ancien de l'histoire de France depuis la révolution française. L'auteur nous offre à travers cette étude un retour détaillé sur l'homme et son combat, la longue chronique judiciaire qui conduira à sa condamnation, une grille d'analyse de la justice française et de la fabrique médiatique de l'opinion, et enfin un pamphlet aussi implacable que nécessaire en faveur de sa libération. Préface de Jean-Marc Rouillan.
édition : février 202113,00 € -
Cases rebelles, 100 portraits contre l'Etat policier
Des portraits d'hommes et de femmes qui, de 1948 à 2016, sont décédés, tués par des policiers ou des gendarmes. Chacun est accompagné d'un résumé sur les circonstances de la mort et sur les suites judiciaires éventuelles. L'ensemble constitue une histoire de la domination policière en France.
édition : 23 février 201710,00 € -
Codaccioni : La société de vigilance, auto-surveillance délation et haines sécuritaires
Partout dans le monde, les populations sont incitées à se mobiliser pour assurer leur propre sécurité et celle de leur pays. Partout, les appels à la vigilance et à la responsabilité individuelle se multiplient, tandis que les Etats s'appuient de plus en plus sur les citoyennes et les citoyens pour surveiller, réprimer et punir. Au travail, sur internet, dans la rue, à l'école, au sein de la famille. Prolongeant ses travaux sur la répression, Vanessa Codaccioni retrace l'avènement de ce phénomène. Elle montre comment de nombreux dispositifs tendent à utiliser les populations à des fins sécuritaires, à impulser des comportements policiers, espions ou guerriers en leur sein et à institutionnaliser la surveillance mutuelle et la délation. Ces injonctions sécuritaires visent à obtenir l'obéissance citoyenne et à légitimer la répression.
édition : février 202115,90 € -
Codaccioni Vanessa : Répression
Il ne se passe pas un seul jour sans que des militants ne soient confrontés à la répression. Violences policières, arrestations, gardes-à-vue et procès rythment aujourd'hui la vie politique et judiciaire. Aucune forme d'indignation politique n'y échappe : des gilets jaunes aux zadistes en passant par les écologistes, les militants solidaires, les féministes, les lycéens ou celles et ceux qui participent à des manifestations de rue, toutes et tous peuvent être confrontés à la police ou à la justice. Pour les acteurs de la répression, ce sont des " casseurs ", des " délinquants " ou des " terroristes " qui sont visés. Il s'agit d'un déni stratégique dont l'objectif est d'invisibiliser le caractère politique de cette violence d'Etat et de nier que ce sont pour leurs idées ou leurs actions que des militantes ou militants sont arrêtés, inculpés ou jugés. En analysant les mécanismes contemporains de la répression, Vanessa Codaccioni dénonce la criminalisation de la contestation politique. Etudiant finement ses principaux dispositifs, elle éclaire l'une de ses logiques majeures : la dépolitisation de l'activisme par son assimilation au terrorisme ou à la criminalité de droit commun.
édition : avril 201912,90 € -
Crettiez : Du papier à la biométrie, identifier les individus
La biométrie est présentée aujourd'hui comme la solution technologique la plus appropriée pour faire face aux menaces inédites auxquelles l'Occident est (ou serait) confronté. Dans ce contexte, ce livre vient rappeler l'effort constant de l'État pour mieux identifier les personnes à des fins policières, administratives et politiques. De l'Ancien Régime à la France contemporaine, en passant par la Troisième République et Vichy, l'ouvrage retrace le cheminement mouvementé et les enjeux des processus d'identification. Il montre que depuis la période absolutiste, l'État s'est efforcé de fixer sur papier sa propre population, des marginaux jusqu'aux citoyens les mieux intégrés. Les auteurs font également la lumière sur les pratiques d'encartement de certaines catégories d'individus, dans l'URSS stalinienne ou la France des Trente Glorieuses. On retiendra le cas des étrangers, dont la mise à l'écart administrative contribue à délimiter l'espace national tout autant qu'à prévenir de supposés périls. Des initiatives régionalistes au refus britannique d'une mise en carte des citoyens, les résistances ont été constantes. Ainsi, la défiance envers l'encartement paraît-elle plus que jamais d'actualité, à l'heure où la traçabilité des personnes sur internet et la biométrie s'imposent comme des exigences sécuritaires. Xavier Crettiez, directeur du CARPO, est professeur de science politique à l'UVSO. Pierre Piazza, docteur en science politique, est chargé de recherche à l'INHES. Ont contribué à cet ouvrage : Didier Bigo, Vincent Denis, Laurent Laniel, Benoît Larbiou, Thierry Leterre, Nathalie Moine, Gérard Noiriel, Carlos Miguel Pimentel, Yves Poirmeur, Alexis Spire, Vincent Tchen. 335 pages édition : juin 2006
24,50 € -
Escondida : Face à la police, face à la justice
À l’heure de la chasse au terrorisme, du plan vigipirate et du nouvel arsenal judiciaire antiterroriste, à l’heure aussi des polémiques qui enflent sur le contrôle au faciès et la litanie interminable des violences policières, ce guide se veut un outil d’autodéfense juridique face à la police et la justice. C’est notamment pour répondre à ces questions, et à beaucoup d’autres que Face à la police/Face à la justice propose une vue d’ensemble des procédures les plus courantes, qui représentent plus des deux tiers des affaires jugées par les tribunaux correctionnels : comparution immédiate, convocation par procès-verbal du procureur, convocation par procès-verbal d’officier de police judiciaire.
Enquêtes, perquisitions, fouilles, contrôles d’identité, garde à vue, comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, peines, fichiers, mineurs : chacun de ces sujets est évoqué dans les treize chapitres du guide. Face à la police/Face à la justice n’imagine pas que la procédure pénale soit une garantie pour celles et ceux qui se sont fait arrêter. Mais la machine répressive doit agir au nom du droit : connaître celui-ci, c’est apprendre la langue de son ennemi, c’est décrypter son idéologie pour pouvoir se repérer dans les méandres de ses dispositifs de répression.Contrôles aux faciès, pour lesquels la France a récemment été condamnée, fouilles illégales, réforme de la garde-à-vue, ce guide prend en compte les évolutions récentes de l’arsenal répressif, y compris les nouvelles lois antiterroristes votées après les événements de janvier 2015. édition : janvier 201612,00 € -
Fassin : La force de l'ordre
Depuis trois décennies, tous les désordres urbains qu’a connus la société française sont survenus à la suite d’interactions meurtrières entre la police et les jeunes dans des quartiers dits sensibles. Mais au-delà de ces moments dramatiques, quels sont les rapports entre les forces de l’ordre et les habitants des banlieues ? Pour le comprendre, Didier Fassin a partagé pendant près de deux ans le quotidien d’une brigade anti-criminalité de la région parisienne. Cet ouvrage est le fruit de son enquête, la première du genre en France. Loin des imaginaires que nourrissent le cinéma et les séries télévisées, il raconte le désœuvrement et l’ennui des patrouilles, la pression du chiffre et les doutes sur le métier, les formes invisibles de violence et les manifestations méconnues des discriminations. Inscrivant ces pratiques policières dans les politiques qui les rendent possibles, il montre qu’elles visent moins à protéger l’ordre public qu’un certain ordre social. Les scènes à la fois saisissantes et ordinaires rapportées dans ce livre dévoilent ainsi l’exception sécuritaire à laquelle sont soumises les cités........................................................................ Didier Fassin est professeur de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’EHESS. Il a notamment publié La Raison humanitaire , L’Empire du traumatisme et Quand les corps se souviennent. édition poche 2015
10,50 € -
Georges Ibrahim Abdallah
Ce livre est avant tout un outil contre l'effacement de la mémoire, il rappelle les faits, reprécise le contexte politique qui a décidé Georges Ibrahim Abdallah à choisir la lutte armée et offre les éléments permettant de mieux comprendre pourquoi ce combattant de la cause palestinienne – contre lequel les États-Unis se sont portés partie civile – est toujours en prison malgré la faiblesse des charges qui pèsent contre lui. Soutenu d'une chronologie commentée et documentée du parcours de Georges Ibrahim Abdallah, ainsi que les principaux textes et communiqués qu'il a pu signer, seul ou collectivement, ce livre propose entre autres un portrait de Georges Ibrahim Abdallah, une intervention de Mireille Fanon-Mendès France ainsi que la plaidoirie de jacques Vergès prononcée devant le tribunal spécial d'application des peines, centrale de Lannemezan…
2012 | 96 pages |15,00 € -
Guerinet : Gilets jaunes : Je ne pensais pas prendre du ferme
Le mouvement des Gilets jaunes a connu la violence de la police comme celle de la justice. Des milliers de personnes font alors l’expérience de la garde à vue – la plus courte des peines d’enfermement – et plus de 500 manifestants écopent d'une peine de prison ferme. Dix Gilets jaunes reviennent ici sur ce qui les a menés, eux ou leurs proches, du rond-point au tribunal, puis finalement à la prison.
Dix récits de métamorphoses, de révoltes, de solidarités. Dix regards que rien n'avait préparés à la prison, qui mettent à nu, avec une force inattendue, la déshumanisation étatique. édition : mai 202114,00 € -
Mesrine : L'instinct de mort
«Je n'acceptais pas. Je ne voulais pas que ma vie soit réglée d'avance et décidée par d'autres. [...] Toutes les phrases usuelles de la vie courante ril raisonnaient dans la tête... Pas le temps de... ! Arriver à temps... ! Gagner du temps... ! Perdre du temps... ! Moi, je voulais avoir le "temps de vivre" et la seule façon d'y arriver était de ne pas en être l'esclave. Jacques Mesrine enchaîne cambriolages, braquages, enlèvement, évasions. Il devient <
7,95 € -
Pinçon-Charlot : Riches au tribunal
En suivant le procès Cahuzac, les fameux « sociologues des riches » s’associent à Étienne Lécroart pour démonter les mécanismes de l’évasion fiscale, et montrer comment, chez les classes dirigeantes, la fraude se gère en famille. « Les yeux dans les yeux », Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget, avait assuré ne pas avoir de comptes en Suisse... Monique et Michel Pinçon-Charlot, sociologues, sont spécialistes de la classe dominante. À la faveur du procès Cahuzac, ils décrivent comment la classe au pouvoir, sans distinction de couleur politique, se mobilise pour défendre l’un des leurs et le système organisé de la fraude fiscale.
édition : septembre 201818,95 € -
Rajsfus : La censure militaire et policière 1914-1918
édition : mars 2014
19,50 € -
Rigouste : La domination policière
Mathieu Rigouste La Domination policière Une violence industrielle [Commander ce livre] [Télécharger un extrait] La violence policière n’a rien d’accidentel, elle est rationnellement produite et régulée par le dispositif étatique. La théorie et les pratiques de la police française sont profondément enracinées dans le système colonial : on verra dans ce livre qu’entre les brigades nord-africaines dans les bidonvilles de l’entre-deux-guerres et les brigades anti-criminalité (les BAC) dans les « cités » actuelles, une même mécanique se reproduit en se restructurant. Il s’agit toujours de maintenir l’ordre chez les colonisés de l’intérieur, de contenir les territoires du socio-apartheid. Le développement des armes « non létales » – Flash Ball, Taser... – propulse aussi une véritable industrie privée de la coercition. Rigouste montre comment l’expansion du marché international de la violence encadre la diffusion des doctrines de la contre-insurrection et permet de les appliquer à l’intérieur des métropoles impériales. Cette enquête, fondée sur l’observation des techniques et des pratiques d’encadrement et de ségrégation depuis ceux qui les subissent et les combattent, montre comment est assurée la domination policière des indésirables, des misérables et des insoumis en France. Mathieu Rigouste Militant et chercheur en sciences sociales, Mathieu Rigouste enquête et participe aux luttes de base contre les systèmes de domination contemporains. Il est l’auteur de L’ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine (2009), Les Marchands de peur. La bande à Bauer et l’idéologie sécuritaire (2011) et Théorème de la hoggra. Histoires et légendes de la guerre sociale (2011). 260 pages édition : 2021
15,00 € -
Rigouste : La police du futur, la marche de la violence, ce qui lui résiste
Le marché la violence : mécaniques et résistances Robots autonomes, officiers connectés, reconnaissance génomique : les innovations mises au service de la police semblent sans limites. Etats et entreprises privées avancent main dans la main pour développer un arsenal sécuritaire hypertechnologique, pas toujours efficace mais qu'un habile marketing parvient à rendre désirable à nos yeux de consommateurs. La " police du futur " ouvre des perspectives orwelliennes : il s'agit autant d'optimiser les équipements et les méthodes des forces de l'ordre que de poser les jalons d'un véritable panoptique policier qui a pour objectif d'aboutir à l'autocontrôle des populations. Mais cette mécanique n'est pas implacable. Elle se confronte à des résistances collectives ainsi qu'à la montée en puissance de critiques de plus en plus radicales à l'égard de la police elle-même et de la société qui la produit. édition : mars 2022
5,00 € -
Roche : Réformer la police et la sécurité. Les nouvelles tendances en Europe et aux États-Unis
Qu'est-ce que la « tolérance zéro » ? Et la « police de proximité » ?Vit-on dans un « état d'insécurité permanente »? Nos sociétés se dirigent-elles vers un « sécuritarisme » liberticide ? Ce livre fait le point sur la question de la sécurité aux ÉtatsUnis, en Angleterre, en France, en Italie et en Allem4gne. Il fait apparaître les évolutions récentes grosses d'une révolution dans le rôle traditionnel de l'État : ainsi le recours croissant aux polices privées ou le rôle dévolu aux autorités locales. Il dresse un bilan contrasté des réformes de la police et de ses méthodes de travail dans différents pays confrontés aux mêmes problèmes : populations acculturées et déshéritées; gestion de villes tentacùlaires, relations entre les policiers et les autres professionnels de la paix civile :juges, travailleurs sociaux, médiateurs, élus locaux. Un bilan où se profile notre avenir. 338 pages Edition : 2004
30,10 € -
Rouillan : Autopsie du dehors
Illustrations de Marie-Claire Cordat
Pendant ses premiers mois de liberté, Jean-Marc Rouillan s’immerge dans ce monde « du dehors ». Lorsque sa journée de travail se termine, et jusqu’à ce que sonne l’heure du retour chez soi, il marche dans Marseille, rencontre et écoute les gens, observe leur façon de vivre, s’attache à comprendre ce qui les motive, s’intéresse à leurs problèmes, et aux multiples façons qu’ils ont de gérer (ou pas…) leur quotidien, leurs joies, leurs colères et leurs doutes. Ainsi, il rencontre des hommes et des femmes, des ouvriers, des chômeurs, des poivrots, des poètes, des artistes, des intellectuels, des gens de la rue… des gens biens sous tous rapports, des voyous… Ce carnet est illustré de dessins de Marie-Claire Cordat. Dessins noirs, expressifs, violents. Ce carnet est illustré de dessins de Marie-Claire Cordat. Dessins noirs, expressifs, violents.
2012 | 128 pages15,00 € -
Rouillan : Chroniques carcérales
Action directe. En prison la nuit, le cofondateur du mouvement travaille le jour chez un éditeur. MICHEL HENRY Libé : mardi 22 janvier 2008 Semi-libéré Rouillan, au rapport ! «Treize ans de clandestinité, dix-huit mois de légalité, vingt-quatre ans de prison.» Et, à 55 ans, la redécouverte de la vie. Hier, le cofondateur d’Action directe (AD), en semi-liberté depuis le 17 décembre, présentait chez son éditeur marseillais Agone ses Chroniques carcérales (2004-2007) (1), recueil d’articles parus dans le mensuel CQFD. Désormais employé par Agone, Jean-Marc Rouillan débarque chaque matin des Baumettes au boulot, se demande parfois ce qu’il fait là. Puis il retourne en prison le soir et les week-ends. La liberté ? «C’est une épreuve», glisse-t-il. «On est blindés, mais on ne retombe pas tout de suite sur ses pieds. Le temps extérieur, pourtant douze heures par jour, est réduit à un souffle.» A la fin de la première semaine, il a, presque avec soulagement, retrouvé «le temps de la cellule, la tranquillité». Son monde, encore. «A l’extérieur, je n’ai pas de repères trop construits. Le temps me file entre les doigts. A l’intérieur, je retrouve ma vieille vie de taulard.» A 20 heures, chaque soir, quand on l’enferme, il s’écroule. «Rétamé. C’est fini.» Ainsi marche l’apprentissage de la liberté. Etrange : «Quand vous avez passé vingt ans de votre vie à essayer de sortir de prison et que vous venez sonner tous les soirs pour y rentrer, c’est bizarre…» Mais il continue de se lever à 5 heures. «Je garde mon rythme de prison. Une très vieille habitude. Une question de résistance : quand le surveillant tourne la porte, à 7 heures, il me trouve debout et habillé.» Dehors, il patauge un peu dans son nouveau job. «Je n’ai pas encore la productivité nécessaire.» Il lui manque quelques clés. «Quinze jours avant mon arrestation, on m’avait formé à l’utilisation du Minitel dans une Poste…» Depuis, il a raté quelques épisodes. Mais, à 55 ans, Rouillan le révolutionnaire touche les premières fiches de paie de sa vie. Le Smic, amputé d’un tiers par le Trésor public pour dédommager les proches des victimes. A ce train-là, «c’est parti jusqu’à 95 ans» pour obtenir la retraite. «Vécu». Quant à ce qui est derrière, il le résume d’une traite : 16 ans en 1968, «[sa] politisation commence», dans les comités d’action lycéens à Toulouse. Puis la lutte armée à Barcelone contre Franco, où il gagne une condamnation à mort en 1973. Et ensuite, d’autres combats. Arrêté en février 1987, Rouillan, cheveux ras, œil vif, trépigne de parler de tout cela, après deux décennies à l’isolement, «du premier au dernier jour». Mais la justice antiterroriste ne lui donne, là aussi, qu’une semi-liberté. Interdit de parler des faits pour lesquels il a été condamné à perpétuité avec dix-huit ans de sûreté (pour complicité d’assassinats de l’ingénieur général de l’armement René Audran en 1985 et du PDG de Renault Georges Besse en 1986). Interdit de s’exprimer en télé, radio, ou d’être pris en photo. Mais il peut au moins évoquer la prison. «C’est fondé sur un assez bon vécu», ironise son éditeur, Thierry Discepolo. Et l’écrire. Sept livres au compteur, déjà. Dont Je hais les matins (2), où il expliquait : «On ne s’habitue jamais à la prison. […] Pourtant, je crois que je ne me tue pas parce que je ne comprends pas pourquoi j’ai tout enduré jusqu’à présent. […] Au fond, ces souffrances doivent avoir un sens. Si je me flingue, tout cela aura été dérisoire.» Dans ses nouvelles chroniques (lire ci-contre), avec une écriture sèche et précise, cet envoyé très spécial dans le monde du dedans rapporte des histoires. La sienne, celle de ses copains de galère. «Pas un polar. Vraiment la prison comme elle se passe. Et elle devient de plus en plus dure.» Evidemment, avec AD il a vécu le pire. «Une détention exceptionnelle pour nous affaiblir et nous liquider d’une autre façon. La preuve, sur les quatre, une est morte [Joëlle Aubron, libérée en juin 2004, décédée en mars 2006, ndlr], une est gravement malade [Nathalie Ménigon, semi-libérée en août 2007] et un a été interné trois fois [Georges Cipriani, toujours détenu].» Discipline. Il en sort pourtant bon pied bon œil et l’esprit vif. Grâce à une discipline de fer : «Pour leur résister, je me suis dit “il faut être plus dur avec moi que la vie qu’ils m’ont imposée”.» Grâce à l’écriture. «En prison, on sent l’obsession du mortifère, que j’ai écartée par l’écriture. Je transmettais une partie de ma vie par l’écriture, et l’écriture me renvoyait la vie.» Dehors, il veut continuer à écrire. Mais sur d’autres sujets. «La prison, je ne peux plus en parler du dedans.» (1) Agone. 224 pp. 10 euros. www.agone.org. http://www.liberation.fr/actualite/societe/305363.FR.php © Libération 220 pages édirtion : décembre 2007
10,30 € -
Rouillan : De mémoire 2
Le 17 septembre, en fin d’après-midi, dans le Nord, près de la frontière, la Guardia Civil a capturé des camarades. Nous n’en savons que ce qu’en ont dit la presse et quelques contacts. La fusillade n’aurait pas fait de morts. Deux auraient été pris… Depuis, nous prévoyons le pire. Près de l’aérateur, nos trois musettes sont alignées en rang d’oignons. Quelques munitions, des chargeurs de rechange, une ou deux liasses de billets de mille pesetas, des papiers, un paquet de cartes d’identité comme un jeu de tarot, un couteau, une boussole et les cartes d’état-major Alpina. Si nécessaire, nous partirons à pied par le maquis jusqu’au camp de base le plus proche. En cavalant, nous l’atteindrons dans la journée. Sur les chemins entre Barcelone et la Cerdagne, nous avons installé des caches avec des sacs de couchage plus la nourriture indispensable à quatre ou cinq jours de marche… Après les années d’insouciance à Toulouse, voici celles de la formation sous la dictature de Franco. Ici, la dernière journée en Espagne pour échapper à la souricière montée par la Guardia Civil. 170 pages édition : mars 2009
15,00 € -
Rouillan : Le rat empoisonné
Avec Le rat empoisonné, Jann-Marc Rouillan clôt sa trilogie sur sa mise en liberté.
Dans Autopsie du dehors (paru en mars 2012), l’auteur raconte sa sortie de prison et son quotidien de relégué sous surveillance électronique.
Le tricard (paru en septembre 2013) relate sa mise en liberté conditionnelle. La prison est toujours présente, dans la chair et dans la mémoire. Et le récit est émaillé de rencontres, de discussions, d’échanges…Dans cette troisième et dernière chronique, Jann-Marc Rouillan continue d’explorer ce monde dont il fut mis à l’écart pendant plus de 25 ans.
Tout en composant avec les règles imposées par les juges : les interdictions de séjours, les interdictions de prises de paroles, les interdictions de rencontrer certaines personnes, etc., il tente de se construire une vie en dehors des murs de la prison. La portée plus évidemment réflexive de cet opus n’est pas seulement porteuse d’une analyse radicale de notre société, qui voit le gouffre se creuser entre classes dominantes et populations opprimées et exploitées. C’est également le témoignage, rarement porté, de la difficulté pour un ex taulard de reprendre le cours normal de sa vie. Et c’est ainsi que l’auteur raconte ses relations kafkaiennes avec les diverses structures administratives, juridiques, économiques… qui contraignent autrement que la prison, mais avec cette même implacable volonté de casser l’individu…
Car en France, il n’y a aucune synonymie possible entre sortir et s’en sortir…édition : octobre 2014
15,00 € -
Rouillan: Je regrette
« Je regrette d’être emprisonné pour délit d’opinion quand j’ai affirmé durant toute mon existence que seul l’acte donne leur véritable sens aux mots. Dans les Vers nouveaux, Rimbaud était bien plus explicite : “De rage, sanglots de tout enfer renversant… Industriels, princes, sénats, périssez ! Puissance, justice, histoire, à bas ! ” J’aurais peut-être dû versifier mon propos ? Un de ces jours, il me faudra tout de même calculer (en jours de prison) le poids de chacun des mots qui provoqua les foudres de la justice. »J-M R Série d’aveux indéniables et de souvenirs carcéraux, politiques, amoureux, militants, littéraires, cinématographiques, révolutionnaires et enfantins enfin délivrée avec une bonne foi irréprochable par cet ancien membre du groupe Action directe, qui joue avec ce que ses juges attendent de lui.
Né en 1952 à Auch, Jean-Marc Rouillan a été incarcéré de 1987 à 2011 pour ses activités au sein du groupe Action directe. Il vit aujourd’hui en liberté conditionnelle. Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, il a notamment publié chez Agone La Part des loups (2005), Chroniques carcérales (2008), De Mémoire I, II, III (2007, 2009, 2011). Dernier livre paru, la réédition de son premier, Je hais les matins (2015). édition : août 20169,50 € -
Ter Minassian : Réginald Teague-Jones
Espion anglais. Né en 1889 près de Liverpool, Reginald Teague-Jones fait ses études à Saint-Pétersbourg. Durant son séjour russe, il assiste à la révolution de 1905, cette "répétition générale" qui annonce les bouleversements révolutionnaires. Peu avant la première guerre mondiale, il s'engage dans les services secrets de l'Inde britannique, quittant pour longtemps une terre natale qu'il ne cessera jamais pourtant de servir. Agent opérationnel dans les territoires du "Grand Jeu", cette partie du monde où Russes et Allemands tentent de disputer sa suprématie à l'Angleterre, on le retrouve à Peshawar, à Bakou, au Turkestan, en Géorgie et en Iran. Pendant plus de trente ans, il intrigue au service secret de l'Empire, participant à des opérations extravagantes contre les Bolcheviks pour lesquels il incarne la figure même de l'agent impérialiste. Où l'on verra que James Bond n'est pas né d'hier.
édition : 201222,90 € -
Traore : Le combat Adama
« Le Combat Adama, ce n’est pas seulement le combat de la famille Traoré. Mon frère est mort sous le poids de trois gendarmes et d’un système. La France a un problème avec la police et la gendarmerie : ça fait partie du Combat Adama. La jeunesse fait partie du Combat Adama. L’école fait partie du Combat Adama. Le racisme fait partie du Combat Adama. La démocratie et la justice font partie du Combat Adama. » Le 19 juillet 2016, Adama Traoré est mort dans la cour de la gendarmerie de Persan dans le Val-d’Oise. C’était le jour de son anniversaire. Il avait 24 ans. Depuis, un combat se développe et s’amplifie qui, à partir de la question des violences policières dans les quartiers populaires, interroge en profondeur notre monde et la politique : le Combat Adama.
7,40 € -
Wood Rigouste : Mater la meute
extrait tiré du site : "contretemps.eu"
Une analyse des interactions entre champ, habitus et capital permet de comprendre comment le savoir de la police se constitue et évolue en tant que produit de l’organisation des forces policières et des opportunités que lui offre le pouvoir politique30. Depuis le milieu des années 1990, le champ de la police, l’habitus de ses décideurs et les luttes sur les formes que prendra le capital ont subi des transformations considérables. Le champ de la police professionnelle est en train de fusionner avec d’autres champs, dont ceux de l’industrie de la défense, de l’armée et des consultants en gestion. Dans ce champ transformé, de nouveaux acteurs sont promus à des rôles importants, tout particulièrement les organisations, internationales et professionnelles, dominées par les États-Unis, ainsi que les entreprises multinationales. Sous leur influence, les notions de modèles coût-efficacité, de bonnes pratiques, d’intégration mondiale et de relations publiques prennent plus d’importance. édition : septembre 201520,00 €
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