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Philosophie


  • Varikas : Les rebuts du monde, figures du paria

    Il y a des mots voyageurs extraordinairement révélateurs, c’est le cas du paria. On le croit originaire d’Inde, il y est arrivé au XVIe siècle dans le vocabulaire des militaires, des missionnaires et des savants pour désigner indistinctement castes inférieures et hors castes. Il en revient deux siècles plus tard et se répand largement dans les espaces politiques et littéraires européens. Pour les philosophes des Lumières, les hiérarchies lointaines offrent un détour opportun pour fustiger les tyrannies d’ici. Le discours sur l’autre est un discours sur soi de cet Occident qui, dans un même mouvement, s’émancipe et se distingue. Mais l’émancipation ne valant pas également pour tous, le paria ressurgit comme le laissé pour compte des droits humains récemment proclamés au moment où l’on débat de l’esclavage, du sort des « hommes de couleur libres », du statut des Juifs ou de celui des femmes. Dans les discours et combats politiques, il représente tour à tour les femmes, le peuple, les prolétaires… Théâtre et littérature en propagent la représentation, il prend aussi les traits du poète ou de l’artiste maudit dont la marginalité est idéalisée. La culture romantique exalte sa sensibilité, le paria est ainsi grandi d’être proscrit, sans être libéré pour autant. Avec érudition et brio, passant de la littérature aux discours politiques et aux constructions théoriques (chez Max Weber, Georg Simmel ou Hannah Arendt notamment), Eleni Varikas retrace ces métamorphoses et suit ces figures qui, d’hier à aujourd’hui, disent les meurtrissures de tous les « rebuts du monde ». Chemin faisant, elle rappelle l’exigence toujours actuelle de ces parias rebelles qui se sont obstinés à réclamer l’admission au rang de l’humanité de chaque individu particulier. 210 pages édition : octobre 2007

    23,00 €
  • Vidal : La fabrique de l'impuissance

    D’un côté, le Parti socialiste au pouvoir s’est fait depuis 1983 l’artisan d’une "modernisation" néolibérale des institutions, alimentant une dérive sécuritaire toujours plus accusée. De l’autre, "la gauche critique" s’est souvent enfermée dans une stratégie de dénonciation du "complot" néolibéral et de défense du compromis social-démocrate hérité de l’aprèsguerre (1945-1968), défense sans grande efficacité et sans véritable prise sur "les temps nouveaux". Les uns comme les autres ont persisté à analyser les transformations en cours selon des schèmes d’analyse hérités de l’entre-deuxguerres et des Trente Glorieuses. La Fabrique de l’impuissance T1 voudrait déterminer les voies possibles d’une sortie de cette double impasse : ralliements aux impératifs du capital ou défense du statu quo. Pour ce faire, il interroge les conditions de la décomposition du bloc politique et culturel que désignait naguère l’expression de "peuple de gauche", il propose une critique du thème de "la lepénisation des esprits", ainsi qu’une analyse des modes d’intervention des intellectuels français dans le débat politique. Ce livre voudrait de la sorte contribuer à la saisie par "la gauche de gauche" des possibilités actuelles de relance du mouvement vers "l’égaliberté" au-delà du compromis incarné par l’État social des Trente Glorieuses. Jérôme Vidal est éditeur et traducteur, et directeur de publication de La Revue internationale des livres et des idées. Il a déjà publié Lire et penser ensemble. Sur l’avenir de l’édition indépendante et la publicité de la pensée critique (2006). 185 pages édition : septembre 2008

    5,00 €
  • Weber Max : L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme

    Max Weber décrit le grand bouleversement des Temps modernes, la transformation dans les mentalités du rapport à l'argent et à la fortune. Aux consciences médiévales marquées par la parole évangélique selon laquelle "il est plus aisé pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu" (Marc, X, 25), le protestantisme affirme que l'homme est sur terre pour se livrer à des oeuvres terrestres, et que le succès de ses entreprises est le signe de la grâce divine. L'essor du capitalisme se fonde sur cette révolution des esprits, engendrée par la tourmente luthérienne.
    MaxWeber est le premier à donner une explication spécifique de l'essor du capitalisme. À travers cette magistrale leçon de sociologie, il éclaire d'un jour nouveau notre civilisation. 287 pages

    Edition : 1994

    11,00 €
  • Weber Max : Le savant et le politique

    «La profession et la vocation de savant », « La profession et la vocation de politique » sont deux conférences célèbres de Max Weber qui ont fait l'objet d'une première traduction française en 1959 sous le titre Le Savant et le Politique. Prononcées respectivement en novembre 1917 et en janvier 1919, elles portent la marque de la période où elles furent conçues, celle de l'effervescence révolutionnaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Mais l'ampleur de la perspective que prend Weber sur les thèmes proposés leur a conféré le statut de classiques de la sociologie et de la théorie politique. Pour étudier les figures du savant et de l'homme politique, Weber conjugue une approche historico-sociologique, attentive aux conditions concrètes d'exercice de chacune des « professions », et une interrogation éthique sur le sens que peuvent avoir l'une et l'autre, qui autorise à les vivre comme « vocations», ainsi que sur les responsabilités qu'elles engagent. Jouant de ce double registre, il invite à comprendre les formes que revêtent aujourd'hui aussi bien la pratique de la science que l'exercice de la politique comme deux aspects du destin des sociétés modernes, marquées au sceau de la rationalisation et de l'intellectualisation. Ces deux conférences sont ici proposées dans une traduction nouvelle qui vise à satisfaire les exigences de rigueur qu'impose la réception la plus récente. En tenant compte des commentaires et des interprétations qui se sont multipliés durant ces vingt dernières années, la présente traduction veut offrir au lecteur un texte précis qui permet d'apprécier la signification de certains mots-clés, naguère traduits d'une façon approximative. Max Weber (1864-1920) fait l'objet d'une redécouverte en France depuis quelques années. Fondateur de la sociologie allemande, il est notamment l'auteur de L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, et dÉconomie et Société. Catherine Colliot-Thélène, ancienne élève de l École normale supérieure, agrégée de philosophie, est professeur à l'université de Rennes -I et directrice en exercice du Centre Marc-Bloch de Berlin. Elle a publié Max Weber et l'histoire (PUF, 1990), Le Désenchantement de l'État. De Hegel à Max Weber (Minuit, 1992), Études wébériennes. Rationalités, histoires, droits (PUF, 2001). Elle a également participé à la traduction de deux ouvrages de Max Weber: Economie et société dans l'Antiquité (La Découverte, 1998) et Confucianisme et taoïsme (Gallimard, 2000). 207 pages Edition : 203

    12,00 €
  • Zarachowicz : Deux heures de lucidité. Entretiens avec Chomsky

    Face aux déferlantes médiatiques, à la succession de dépêches faussement neutres et d'informations impensées, une voix résiste, solitaire et irréductible : celle de Noam Chomsky. À 73 ans, c'est un monument de la contre-culture. Depuis la guerre du Vietnam. ce penseur radical dénonce l'organisation du monde au profit des oligarchies financières. Dans ces libres conversations, paradoxales et tranchantes, Noam Chomsky décortique pour nous les mécanismes de la société de marché, l'économie invisible, la fabrication du consentement, les centres de pouvoir... Derrière l'apparente neutralité du système médiatique se cachent des présupposés qui s'effondrent lorsqu'ils sont mis à nu. C'est pourquoi Noam Chomsky demeure irremplaçable : ces Deux heures de lucidité offrent un formidable antidote contre les fausses évidences. Romancier et enquêteur, Denis Robert est l'auteur, chez le même éditeur, du Bonheur, de révolte. com et de Révélations. Journaliste, ancienne rédactrice en chef de World Media Network, Weronika Zarachowicz est l'auteur, chez le même éditeur, de l'album Global Village. À qui profite la révolution technologique ? Dessinateur, Rémi Malingrëy, qui a mis en images les propos de Noam Chomsky, est également l'auteur de Chagrin mode d'emploi et de Fumer de l'argent rend pauvre (Éditions Verticales). 191 pages Edition 2002

    12,00 €
  • Zarka : Un détail nazi dans la pensée de Carl Schmitt

    La philosophie a-t-elle quelque chose à dire sur le monde contemporain ? Peut-elle intervenir dans des débats publics pour contribuer à éclaircir leurs enjeux et aider à mieux définir les conditions d'une réponse ? La collection « Intervention philosophique » a pour ambition de montrer que l'on peut répondre positivement à ces deux questions. Il n'y a pas de philosophie sans exercice de la raison. Mais outre ses usages spéculatif et pratique, la raison philosophique a également une fonction de critique publique. C'est cet effet public de la philosophie qu'il s'agit de restituer par la publication de textes prenant position sur des questions d'actualité. Camps de concentration. Camps d'extermination. Comment ont-ils été possibles ? Comment est-on passé de la séparation, de l'isolement d'une catégorie d'êtres humains parqués à leur éradication, extermination comme solution finale ? Ces questions qui obsèdent encore notre présent sont abordées sous un aspect particulier. Parquer, exterminer ne furent pas les effets d'un acte de folie individuel ou collectif ponctuel. Il a donc bien fallu qu'ils fussent conçus, accrédités, justifiés comme utiles, souhaitables, nécessaires. Dans ce moment de la justification, plus précisément de la « justification juridique », Carl Schmitt a joué un rôle important. En faisant jouer la notion de l'ennemi substantiel, le Juif, l'ennemi de race et de sang, il a entrepris de justifier les lois de discrimination raciale de Nuremberg du 15 septembre 1935, qui mettent en place la séparation : parquer, pour éviter la contagion, la dégradation, l'altération de la race allemande. Mais cette justification par la protection contre l'ennemi de race et de sang prépare implicitement l'étape suivante : la sortie des Juifs hors du droit, hors de l'humain même. Il faut exterminer l'ennemi substantiel, irréductible, de race et de sang. Carl Schmitt le nazi fut ainsi l'idéologue des pires lois racistes du régime de Hitler. Cet ouvrage entend le prouver et prouver également que toute sa pensée n'en sort pas indemne. Yves Charles Zarka est directeur de recherche au CNRS et directeur de la revue Cités (PUF). Il enseigne la philosophie politique moderne et contemporaine à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne. Il a récemment publié Difficile tolérance (Paris, PUF, 2004), Faut-il réformer la loi de 1905 ? (Paris, PUF, 2005). 96 pages Edition : 2005

    12,50 €