la lecture de l’ouvrage est particulièrement stimulante. Deux aspects méritent d’être soulignés : le premier concerne la relation du mouvement ouvrier italien aux armes et aux groupes de combat, qui se manifeste lors de la vague gréviste et qui resurgira après 1968. Cela conduit à s’interroger sur la façon dont les années de plomb, loin de se réduire à un « dérapage », s’inscrivent dans un temps long de la lutte des classes, dans lequel les expériences, bonnes et mauvaises, sont assimilées et deviennent des références par la suite. Il faudrait de la même façon discuter, en lien avec l’expérience italienne, comment la théorie de la grève générale mise en avant par la CGT a marginalisé sur le long terme les tentations militaristes au sein du mouvement ouvrier français par exemple . L’autre aspect important, qui nous interpelle plus concrètement, concerne la réponse à apporter aux mobilisations de type fasciste. L’exemple italien, souvent dissimulé derrière les écrits consacrés à la lutte contre le nazisme, doit être retravaillé et rediscuté. La remontée d’organisations d’extrême droite de combat, à l’exemple de l’Aube Dorée en Grèce, remet ce type de discussion à l’ordre du jour. Ce petit ouvrage est un volume utile pour toutes celles et ceux qui souhaitent disposer des repères principaux sur cette période.