Chroniques de l'an 18

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Les Chroniques de l'an 18 rassemblent de courts textes qui tous évoquent la situation de Pétrograd pendant les quelques mois d'état d'urgence de l'an 18, alors que la guerre civile faisait rage. Babel, observateur attentif et chroniqueur minutieux, rend compte, sans transformation aucune et sans avoir recours à la fiction, d'une réalité terrifiante. Et de souligner, dans l'un des récits, Premiers secours (qui évoque l'organisation - ou plutôt sa cruelle absence - de soins d'urgence pour les blessés), que "Chez nous, il n'y a rien, ni secours, ni urgence. Ce qu'il y a - c'est une ville de trois millions d'habitants, sous-alimentée, violemment ébranlée dans la base même de son existence. II y a beaucoup de sang qui coule dans les rues et les maisons." En russe, ces Chroniques n'existent que dans les ceuvres complètes, et c'est la première fois qu'elles sont publiées en tant que telles, et sous ce titre, en français. "Né en 1894 à Odessa. Ecrivain. Sans parti. Juif. Dernier lieu de travail : Soiouzdetfilm, Goslitizdat Education : supérieure, Institut de Commerce de Kiev. Composition familiale. Père : marchand, décédé en 1924 ; mère : Babel, Fenia Aronovna, 75 ans, femme au foyer, vit en Belgique; épouse : Pirojkova, Antonina Nikolai8vna, 30 ans, ingénieur du métro de Moscou ; enfants : Lidia, 2 ans, Natalia (née d'un premier mariage), 10 ans, vit en France; sœur. Chapochnikova, Maria, 42 ans, viten Belgique." Telles sont les réponses consignées par les policiers de la Loubianka lors de l'anestation d'Isaac Babel, le 16 mai 1939. On sut bien plus tard - lors de l'ouverture des archives du KGB-qu'il fut tué le 27 janvier 1940... Il fut réhabilité en décembre 1954. Dans Babel paraissent aussi les Récits d'Odessa, également traduits sous la direction d'André Markowicz, par Irène Markowicz et Cécile Térouanne - qui parviennent à retrouver le ton de cette langue russe atypique, marquée par l'accent d'Odessa, qu'écrivait Isaac Babel. 121 pages Edition : 1996