Jasienski : Je brûle Paris

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Ce livre vient de l'abîme. D'une Atlantide qu'on aurait pu croire à jamais disparue. Pour le retrouver, il a fallu descendre dans une fosse commune où l'on avait jeté des corps de suppliciés avec, pour certains, des pages imprimées en guise de linceul. Là, dans cette fosse, jouxtant la prison des Boutyrki à Moscou, gisait le corps d'un jeune écrivain communiste polonais fusillé le 17 septembre 1938 sur ordre de Staline. Et avec lui, était son texte assassiné, maudit, interdit, puisqu'en ces années de sang, les livres mouraient aussi bien que les hommes. C'est de ce livre, le brûle Paris, et de cet homme, Bruno Jasienski, que nous allons vous parler. Pour tenter de vous émouvoir. Pour essayer de vous faire venir nombreux à cette veillée funèbre, quand la révolution s'acheminait irrévocablement et sans le savoir, car personne ne lui avait dit qu'elle était atteinte d'une maladie mortelle, vers son agonie programmée par la terreur stalinienne. [...] Jasienski, jeune poète révolutionnaire d'avant-garde, qui avait quitté la Pologne peu hospitalière pour les « rouges », avait 27 ans quand il écrivit ce livre à Paris. Son le brûle Paris constituait une riposte au je brûle Moscou de Paul Morand : cette courte nouvelle figurait dans son Europe galante et décrivait la capitale soviétique comme infestée par des juifs passablement sales et couverts de puces. C'était une délicieuse petite infamie qui montrait la Mecque de la Révolution sous l'aspect repoussant d'un bolchevique au nez crochu. 317 pages Edition : 2003